Hevra kadicha

« Car l’âme de l’homme est une lumière de D. »

Consulter en ligne le fascicule rédigé par le Grand Rabbin de Paris « Les derniers devoirs, le rituel juif du deuil »

 

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Il y a 2 tombes abandonnées au cimetière de Pantin. Les familles ont été contactées par courrier, mais sans succès jusqu’à présent.

Informations sur les 2 tombes concernées :

Défunte : CHABRIT née GAAN Louly inhumée le 10 juillet 1968

(208-10-17 / Forclose depuis le 9-7-2020)

Défunte : MEGAIDES née TEMAM (pas de prénom) inhumée le 4 mars 1966

(207-2-18 / Forclose depuis le 24-3-2018)

Si vous connaissez des proches (famille ou amis)

merci de leur demander d’appeler la Hevra Kadicha du Consistoire

 au 01 40 82 26 90


Quelle bénédiction est liée à la mort ?

Pour le judaïsme, le décès est un passage. Au moment de la mort d’un proche, on doit dire une bénédiction :

« Barou’h ata Hachem, Elokénou méle’h haolam dayan haèmèt » Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi de l’univers, juge de vérité.

C’est la bénédiction qui célèbre le passage de la vie à la mort. Avec la ‘Hévra Kadicha, sorte d’assemblée d’accompagnateurs, de passeurs, le Consistoire propose l’encadrement religieux adéquat pour accompagner les défunts.

Qu’est-ce que la ‘Hevra Kadicha ?

‘Hevra Kadicha est une expression araméenne qui signifie : la sainte assemblée. Elle désigne l’ensemble des personnes, hommes et femmes, qui officient dans la préparation et l’organisation de l’inhumation. Pour postuler à la ‘Hevra Kadicha, il faut être pratiquant et résolument tourné vers les autres. Cette mitsva est surnommée ‘hessed chel émet : « bonté de vérité », commentée ainsi par Rachi dans son commentaire biblique : « Comme le moment de sa mort approchait, Israël appela son fils Joseph et lui dit : ‘Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, mets ta main sous ma cuisse, je te prie, et agis envers moi en bonté de vérité : je t’en prie, ne m’ensevelis pas en Egypte !’ » (Genèse XLVII, 29). Rachi conclue en disant que l’accompagnement au dernier moment de la vie d’un homme se nomme bonté de vérité, parce qu’on ne cherche nulle récompense (de leur part).

Quels sont les premiers gestes au moment du décès ?

 

A l’heure où l’euthanasie fait débat, nous considérons qu’il faut respecter la vie jusqu’au bout : rien, ni personne, ne doit accélérer l’arrivée de la mort. Quand on sent que la personne approche de la fin, on lui fera réciter le Chéma Israël ou le psaume 91. Voici les premiers gestes :

– Fermer les yeux et la bouche du défunt

– Cacher le visage

– Etendre les bras le long du corps, les mains ouvertes

– Recouvrir le corps d’un drap

– Allumer une bougie ou une veilleuse au chevet du défunt

– Couvrir les miroirs

– Lire les psaumes en hébreu (à défaut en français) à son chevet

– Appeler les pompes funèbres de votre choix et assurez vous qu’elles fassent appel au Consistoire de Paris aussi bien pour la tahara (toilette) que pour l’inhumation.

 

En quoi consiste la toilette rituelle ?

Cette toilette (ré’hitsa) prépare le corps pour sa résurrection future. On parle également de purification (tahara). Pour cela, le corps est lavé selon un certain cérémonial durant lequel des versets bibliques sont récités, lors d’ablutions. Puis le corps est revêtu d’un linceul. Les hommes sont en plus recouverts du talit, dont on aura retiré un tsitsit (frange rituelle). Attention : Cette toilette répond à des règles précises. Elle doit être réalisée par des personnes habilitées et agréées par le Beth-Din de Paris. Assurez vous donc auprès des pompes funèbres que le Consistoire a été prévenu.

Quel est le sens du Kadich et des veilleuses ?

Les veilleuses sont des lumières contre l’oubli. Elles sont allumées dans les synagogues pour perpétuer le souvenir de ceux qui nous ont quittés. A défaut de bougies, certaines possèdent un tableau d’allumage électrique avec une plaque comportant le nom du défunt. Les personnes sans héritiers peuvent charger le Consistoire de s’occuper de leur enterrement, de rappeler chaque année leur nom et de faire réciter un Kadich en leur mémoire dans les différentes synagogues. Le Kadich est l’une des mitsvot essentielles des endeuillés : pendant les sept jours du décès, ainsi que pendant le mois et l’année de deuil, selon le degré de parenté, l’endeuillé récite le Kadich en présence d’un minian (quorum de dix hommes).

Quelles sont les formalités en cas de décès au domicile ?

– Déclarer le décès au bureau d’Etat Civil de la Mairie du lieu du décès

– Lorsqu’un décès survient le dimanche ou un jour civilement férié, déclarer le décès à la Mairie du 4ème arrondissement. Se munir du livret de famille ou de toutes pièces comportant des renseignements sur l’état civil du défunt.

– Pour Paris, la Mairie d’arrondissement fera constater le décès par un médecin légiste

– La famille remettra le permis d’inhumer aux pompes funèbres.

Lorsque le décès a lieu dans un établissement hospitalier ?

– Se présenter à l’hôpital pour la reconnaissance du corps, muni des pièces d’identité du défunt et des vôtres. Il vous sera remis un document intitulé « Bon à régler » à remettre aux pompes funèbres.

Quels critères doit-on remplir pour être enterré à Paris ?

Peuvent êtres inhumés dans un cimetière de la ville de Paris :

– Les personnes décédées à Paris, quel que soit leur lieu de domicile

– Les personnes ayant leur domicile habituel à Paris, quel que soit leur lieu de décès.

– Les personnes titulaires d’une concession dans un cimetière parisien, quel que soit leur lieu de domicile ou de décès

Que fournir au service ‘Hevra Kadicha du Consistoire de Paris ?

La famille endeuillée doit fournir l’attestation du décès, les coordonnées des Pompes Funèbres, la date et l’heure du départ du lieu où se trouve le cercueil (domicile ou hôpital) et enfin l’heure de l’enterrement au cimetière. La famille peut s’adresser à l’entreprise de pompes funèbres de son choix, agréée par les services du Consistoire de Paris, pour l’organisation des obsèques. Le Consistoire de Paris dispose de plusieurs équipes qui se déplacent à Paris, en région parisienne, jusqu’à un périmètre de 200 km autour de la capitale. Il peut ainsi aider des petites communautés démunies de structures adéquates.

Quelle est l’action du Consistoire dans ce domaine ?

En dehors de nos équipes qui se déplacent pour aider les endeuillés, le Consistoire de Paris vous fournit :

– La liste des rabbins de la région,

– La liste des cimetières où se trouve un carré juif

– La liste des veilleurs qui peuvent lire les psaumes jour et nuit

– L’équipe qui réalisera la toilette religieuse (hommes pour homme, et femmes pour femme).

– Le nom du défunt est systématiquement récité durant l’année de deuil, durant les offices du Chabbat et des fêtes, dans la communauté du défunt.

– On peut placer une plaque, au nom du défunt, sur le panneau du souvenir d’une synagogue consistoriale.

Le Consistoire de Paris remet aux familles en deuil, un livret rédigé par le Grand Rabbin Michel Gugenheim qui donne tous les aspects concrets de la loi juive (halakha). Le Consistoire de Paris est à la disposition des familles pour organiser un minyane et tous les offices nécessaires.

Qu’en est-il de l’incinération ?

L’incinération est interdite. Elle ne coïncide pas avec la vision du judaïsme sur la mort et sur ce qui reste du défunt. Car sans ces restes, l’âme du défunt ne pourra ni avoir accès au Monde Futur, ni à la résurrection des morts. En conséquence, le Consistoire ne procédera pas à la purification rituelle, ni n’enverra de rabbin, dans ce cas de figure.

KADDICH

 

Aspect historique

 

Bien qu’il soit difficile de dater la naissance d’une prière, la formulation simple en langue araméenne (kadich signifie « saint »), l’absence d’une demande de reconstruction du Temple ou du retour des exilés suggère que le Kadich fut rédigé en Babylonie, à l’époque du second Temple, alors que la Judée se trouvait sous domination romaine.

Selon le Talmud, le Kadich fut d’abord établi pour clore une étude ou une homélie aggadique, louer l’Éternel et bénir les Maîtres, il arrivait même, que l’on mentionnât nominativement un sage particulier tel le chef religieux de la diaspora (rech galouta). Dans la liturgie yéménite on a retrouvé le nom de sages vénérables comme Maïmonide.

La première mention du Kadich en tant que partie de l’office, se trouve dans le traité Sofrim (Scribes) (IIIe siècle). À l’époque des Guéonim (VIIe siècle), le Kadich était déjà codifié puisqu’il exigeait qu’il soit récité debout, en présence d’un minyan, ou quorum de dix hommes majeurs religieusement.

 

Le Kadich dans la prière

 

Depuis cette date, le Kadich marque les différentes étapes de la prière, les mystiques parlant des différents niveaux de dévotions liés aux sphères supérieures. Dès lors, le Kadich devient une sorte de station où tous les fidèles se rassemblent, lorsque attentifs aux mots du ministre officiant, ils répondent à l’unisson “Amen”. Cette idée mérite notre attention, car l’une des particularités de la prière juive est justement de traduire un équilibre entre la ferveur du particulier et la foi de la communauté.

Ce Kadich occupe une telle place que le Talmud affirmera que quiconque répond “Amen” de toute la force de sa conviction verra ses fautes effacées, car le fidèle exprime clairement son acceptation de la royauté divine.

Construit à partir de versets tirés des Hagiographes (Psaumes, Job, Daniel), le Kadich possédait à l’origine, diverses formulations, jusqu’à ce que celle du séder rav Amram (ouvrage liturgique composé par ce rabbin babylonien) soit adoptée (IXe siècle).

Parmi les différences majeures entre les rites ashkénaze et séfarade, citons l’occultation dans le premier cas de la formule “que ton Messie approche”, qui fut le résultat de la censure chrétienne, qui affirmait bien sûr que le Messie était déjà venu.

 

Les différents Kaddich



A part le Kaddich des rabbins (Kaddich dérabanan), trois autres furent élaborés par la Synagogue :

– Le demi-Kadich (hatsi Kadich) qui constitue en fait la première partie de tous les Kadich , qui commence par : “ Que son grand Nom soit glorifié et sanctifié”. Cette louange sera entrecoupée par cinq “Amen”, prononcés par le public, le troisième se prolongeant par : “Que son grand Nom soit béni à jamais, d’éternité en éternité”, formule qui est une réminiscence d’une pratique du Temple.

– Le Kadich d’acceptation de la prière (Kadich titkabal), prononcé après la Amida et à la fin de l’office et qui est une demande adressée à Dieu pour exaucer toutes les prières d’Israël.

Enfin le Kadich des orphelins (Kadich yatom), traduit à tort par Kadich des morts. En entendant la traduction l’on comprendra pourquoi cette appellation est fausse, puisque les défunts n’y sont jamais évoqués. C’est le lieu de rappeler que la tradition hébraïque ne connaissait aucun culte des morts (pas même dédié à Moïse), et que la prière pour « l’élévation de l’âme » est tardive (après l’exil de Babylonie).

En fait, le but de ce Kadich, comme les autres rites de circonstance d’ailleurs, est d’aider les enfants à faire le deuil de l’être aimé et à réintégrer le chemin de la vie en acceptant le décret du ciel, comme dit le Talmud : “l’homme est tenu de bénir Dieu aussi bien pour le bonheur que pour le malheur”. La récitation du Kadich est donc ici l’équivalent au tsidouk hadin ou acceptation de la justice divine. Si malgré tout ce Kadich fut associé aux morts, c’est en raison des terribles massacres des Croisés au XIIIè siècle.

Pour être exhaustif, précisons qu’il existe un autre Kadich des orphelins qui est récité après l’enterrement et qui exprime le vœu de voir la reconstruction du Temple et la résurrection des morts, Kadich récité également durant le jeûne du 9 av, mais du fait de sa rareté et de sa difficile prononciation, seuls les plus orthodoxes le récitent.

Concluons cette courte présentation en évoquant la merveilleuse liturgie qui s’est construite autour de ce texte ; chaque communauté possède son air du Chabbat, des fêtes ou des Jours redoutables. Si la sainteté renvoie à la séparation et par conséquent à la théologie de l’altérité, le Kadich est devenu la mélodie d’une rencontre où le chant de l’homme égrène sur le fil du temps les perles d’un amour intarissable.

 

Règles du deuil

 

La mort d’un parent entraîne des règles de deuil, que nous allons présenter succinctement. Le rabbin donnera tous les détails, en tenant compte éventuellement des coutumes ancestrales de chaque famille. Nous pensons particulièrement aux coreligionnaires éloignés de toute communauté qui souhaiteraient obtenir des informations.

 

La période du deuil

 

La période du deuil du point de vue de la halakha (loi juive) s’étend sur douze mois. Elle se divise en trois périodes, de 7 jours (chiv’a), de 30 jours (chlochim) et de l’année. S’ajoute par la suite la date commémorative du décès pour les années suivantes (hazkara ou jahrzeit).

 

Période des 7 jours


Elle commence le jour de l’enterrement (avant le coucher du soleil) et s’achève le septième jour, à condition qu’un jour de fête (yom tov) ne vienne pas couper cette période (dans ce cas consulter un rabbin).

Deux règles à retenir :

a) Dans le calendrier hébraïque le jour commence toujours la vieille (Chabbat, samedi débute toujours vendredi soir.)

b) Une partie d’un jour est considérée comme un jour entier.

 

Ainsi, par exemple :

Si une personne décède le 1er janvier, et est enterrée dans l’après-midi, le septième sera le 7 janvier.

-> La prière du septième jour aura lieu le 6 janvier au soir (à la sortie des étoiles ou à la rigueur au coucher du soleil).

-> Le 7 janvier au matin, après l’office, montée au cimetière, récitation du kadich, prière de deuil. Les endeuillés peuvent alors s’en retourner à la maison prendre une douche, se changer, etc.

 

Conduite à tenir pendant les 7 jours

Il existe neuf interdits pour la période des sept jours :

– Travailler
– Se laver et se frictionner
– Porter des chaussures de cuir
– Avoir des relations conjugales
– Etudier la Torah
– Saluer ou répondre à un salut
– S’asseoir sur un siège haut
– Laver et repasser des vêtements
– Sortir de la maison (sauf pour aller réciter le kadich à la synagogue)

Bien entendu, si pour des raisons professionnelles une personne ne peut s’absenter les 7 jours complets, elle fera de son mieux, et la Torah pardonne en cas de force majeure.

 

Période des 30 jours

 

La période des 30 jours commence le jour de l’enterrement et s’achève le 30ème jour, à condition qu’un jour de fête (yom tov) ne vienne pas couper cette période (dans ce cas consulter un rabbin).

Reprenons notre exemple (Si une personne décède le 1er janvier, et est enterrée dans l’après-midi)

-> La prière des 30 jours aura lieu le 29 janvier au soir (à la sortie des étoiles, ou à la rigueur au coucher du soleil).

Le 30 janvier au matin, après l’office montée au cimetière, récitation du Kadich, prière de deuil.

 

 

Conduite à tenir pour les 30 jours

 

 

Il existe cinq interdits pour la période des 30 jours :

1. Se couper les cheveux et la barbe

2. Participer à des réjouissances

3. Se marier

4. Porter des vêtements neufs

5. Saluer chaleureusement

 

En ce qui concerne les cheveux et la barbe, on peut les couper après les 30 jours à condition que des amis fassent une remarque désobligeante sur l’aspect négligé de l’endeuillé (Maran Yoré déa 395). Cependant du fait que nous vivons dans un espace non-juif et que l’aspect extérieur participe des bonnes relations humaines et professionnelles, il sera licite de se couper les cheveux et la barbe au bout de 30 jours (Rama Yoré déa 390, 4).

 

Période de l’année

 

Pour le père et la mère, les cinq interdits s’appliqueront durant douze mois.

 

La récitation du Kaddich

 

Alors que pour tous les défunts on récitera le kaddich pendant les 30 jours, pour son père ou sa mère on le récitera pendant onze mois et une semaine (il existe des règles coutumières en la matière, consulter un rabbin de votre communauté originelle).

Le kaddich n’est pas une prière des morts, mais une glorification et une sanctification du nom divin, qui exprime malgré la douleur de la perte, notre confiance en Son jugement de vérité et notre attente sincère d’assister à la proclamation de Sa royauté ici-bas.

Il existe différents types de kaddich, l’endeuillé s’efforcera de réciter le kadich des orphelins (kaddich yatom) tous les jours de l’année, à la fin de l’office.

Remarque : on tient compte de douze mois pour ses parents et non d’une année, cette remarque est justifiée par le fait qu’il existe des années de 13 mois.

L’office commémoratif : La Hazkara

Chaque année à la date anniversaire du décès (et non de l’enterrement) en date hébraïque, on organisera un office à la mémoire du défunt. Cette cérémonie se nomme hazkara (souvenir) en hébreu ou jahrzeit en yiddish.

Il est de coutume de jeûner pour ses parents le jour anniversaire (sauf Chabbat et fêtes).

Il est de coutume de se rendre à la synagogue le Chabbat qui précède la hazkara et d’y réciter le kadich à la mémoire du défunt.

Et que l’Eternel console les endeuillés de Sion !