Yom Hashoah 2017

Lundi soir 24 avril, la cérémonie de Yom Hashoah s’est déroulée à la synagogue de la rue de Nazareth en présence, pour la première fois d’un chef du gouvernement, le Premier ministre Bernard Cazeneuve et l’Ambassadrice d’Israël en France Aliza Bin Noun.


Cette cérémonie créée par l’État d’Israël pour rendre hommage aux 6 millions de victimes de la Shoah est traditionnellement organisée par le Consistoire de Paris en clôture de la bouleversante lecture au Mémorial de la Shoah durant 24h ininterrompues des noms de déportés de France assassinés dans les camps de la mort (convois n° 35 à 70 cette année).


Dans son allocution d’accueil, le président de la synagogue de Nazareth Jack-Yves Bohbot a souligné le risque de voir resurgir le danger des extrêmes avant de donner la parole au Grand Rabbin de Paris Michel Gugenheim qui a rappelé que chacun d’entre nous doit se considérer comme un survivant et se poser la question non pas du pourquoi mais de ce qu’il doit faire pour perpétuer la mémoire des victimes et sauvegarder le Judaïsme.


Dans son discours le Président du Consistoire, Joël Mergui, a rappelé que les 6 millions de juifs assassinés manqueront pour toujours, non seulement à la communauté juive, mais au monde entier comme juifs. Si leurs compétences de médecins, d’artistes, d’intellectuels ou de scientifiques pourront être relayées par de nouvelles générations de médecins, d’artistes, d’intellectuels ou de scientifiques, en revanche la population juive disparue ne pourra, elle, jamais être remplacée a affirmé le président du Consistoire tout en soulignant la nécessité aujourd’hui plus que jamais de défendre les valeurs de la démocratie menacée par la possibilité de retrouver à la tête de l’État un parti d’extrême droite.


L’Ambassadrice d’Israël, tout en rendant hommage aux Justes parmi les nations, a rappelé qu’elle-même avait perdu des grands-parents durant ce cataclysme et que l’État d’Israël, foyer de tous les juifs du monde garantissait que plus jamais une telle catastrophe se reproduirait.


Milo Adoner, survivant d’Auschwitz, a témoigné pour sa famille et ses camarades assassinés en insistant sur l’importance fondamentale de perpétuer leur mémoire autant que la lutte contre les négateurs et propagateurs qui n’ont pas cessé d’exister à une époque ou de nouveaux vecteurs de haine antisémite se multiplient.


Le Grand Rabbin Olivier Kaufmann, directeur de l’École rabbinique, dont les élèves dirigé l’office du matin au Mémorial de la Shoah et participé à la lecture des noms, a psalmodié l’émouvante prière du El Malé Rahamim avant que le rabbin de la synagogue Haïm Tordjman a récité la prière pour l’État d’Israël.


Le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, avant de lire la prière pour la République Française, a rappelé que les rabbins français, sous l’occupation, avaient continué de réciter cette prière, la République étant notre richesse commune, nous devons tout faire pour la protéger a-t-il déclaré notamment en appelant à faire barrage contre l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle.


 

Yom Hashoah 2017