Une prière en échelle ! par le rabbin Jacky Milewski

Rabbi Elimélekh de Lizensk (No’am Elimélekh) propose une jolie explication de l’échelle du rêve de Yaacov : l’échelle qui part de la terre et caresse le ciel représente la prière qui s’élève, la prière qui évoque l’infinie grandeur de D.ieu (le ciel), à partir de la conscience de la finitude humaine (la terre). La tefila, c’est la conscience de sa finitude transcendée, dépassée par l’attachement et l’adhésion au Créateur.


Les anges qui montent sur l’échelle renvoient aux mots qui composent la prière et qui s’envolent. Les anges qui descendent sur l’échelle correspondent à ces mêmes mots qui nous reviennent, desquels on ne peut se détacher et qui continuent de nous habiter. Car, les mots de la tefila, nous les prononçons mais en même temps, ce sont eux qui nous parlent. Les avoir énoncés ne signifie pas que l’on a coupé tout lien avec eux. Non, ils redescendent, nous rejoignent ; on y pense, on les analyse, on les commente, on y découvre des mystères insondables et infinis. Les mots de la prière, ils montent et ils redescendent.


On peut ajouter sur le mode allusif que le mot échelle en hébreu se dit « soulam ». Ce terme a pour valeur numérique 136, comme le mot « kol », la voix, la voix de la tefila !