Une formidable leçon d’ambition, par le Grand Rabbin de Paris Michel Gugenheim

La Parachat  Bamidbar est lue traditionnellement le chabbat qui précède Chavouot. Cette année, elle est lue la veille-même de la fête, suggérant qu’il existe un lien direct entre son contenu et la célébration de l’anniversaire du Don de la Torah.

On observe parfois chez certains fidèles un relâchement dans l’accomplissement méticuleux des Mitsvot, ou bien dans l’étude de la Torah, qui découle, en réalité, d’une crise de découragement. Ils ont l’impression que, quels que soient les efforts fournis, ils ne pourront jamais atteindre dans le service divin un niveau élevé, qui ne saurait être l’apanage que d’une élite.

Mais la Paracha de Bamidbar oppose à cette conception un démenti  formel. Les Enfants d’Israël y sont recensés un par un : chaque individu compte pour une unité, le plus modeste se retrouve absolument à égalité avec le plus éminent. Cela prouve bien que tous les recensés ont potentiellement la même valeur, qu’ils peuvent prétendre aux mêmes mérites. Et c’est, du reste, parce que l’un des résultats de ce dénombrement était de rehausser chacun à ses propres yeux, que la Torah emploie systématiquement à propos de ce compte, le terme de « Seou », qui signifie : « haussez ».

Ainsi, à la veille de Chavouot, au moment où nous nous apprêtons à revivre l’événement de l’acceptation du joug de la Torah, la section de Bamidbar vient nous administrer une formidable leçon d’ambition. 

Elle vise à nous rappeler qu’en ce qui concerne la pratique des Commandements et l’étude de la Torah, tout est fonction de l’intensité de l’effort consenti, de l’implication et de l’application ; et qu’il ne tient qu’à nous d’égaler les plus grands.