Toulouse, 5 ans après : hommage à la synagogue Nazareth

Une sobre et émouvante cérémonie s’est déroulée le 19 mars à la synagogue de la rue Nazareth en mémoire des victimes assassinées à Toulouse et Montauban et à toutes les victimes du terrorisme islamiste. Dans son allocution, le président de l’institution a rappelé qu’un hommage solennel avait été organisé au même endroit 5 ans auparavant, jour pour jour. Le numéro un français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et son successeur, François Hollande, y assistaient ainsi que les deux anciens Premiers ministres également présents.

Devant une synagogue comble, Joël Mergui a souligné l’importance d’un drame « qui a représenté un basculement » pour le pays tout entier. Il a loué la dignité de la communauté et surtout la fidélité aux valeurs juives des parents des victimes. Eva Sandler, veuve du rabbin et mère des deux petits garçons assassinés, Yafa et Yakov Monsonégo parents de la petite Myriam, ont appelé aux lendemains du drame à respecter et incarner plus encore le Judaïsme pour seule réponse à leur effroyable drame. Pour le président du Consistoire, la réponse à la terreur consiste à ne pas baisser les bras et « continuer d’élever nos enfants dans les valeurs du judaïsme et de la République » en espérant n’avoir pas à accueillir le prochain président de la République à l’occasion d’une nouvelle tragédie.

Le Grand Rabbin de Paris Michel Gugenheim, rappelant avec émotion l’âge que les enfants auraient dû avoir aujourd’hui a lui aussi chaleureusement remercié les hommes politiques de transcender les partis pour être au côté de la communauté juive. Tout en soulignant le contraste entre la lumière des victimes et la soumission volontaire aux forces du mal de l’assassin, il s’est dit convaincu que le combat contre le terrorisme l’emportera. Le Grand Rabbin de France Haïm Korsia, dans son hommage aux forces armées qui protègent le pays a évoqué le rôle primordial des cérémonies de célébrations qui n’ont pas pour vocation de rappeler à la mémoire, la mort cruelle des victimes, mais de porter l’espérance de la lumière pour pouvoir éclairer l’avenir. Père et grand-père meurtri, Samuel Sandler a évoqué le douloureux mais lumineux souvenir de chacun des disparus en comparant aux nazis l’assassin de sa famille déjà durement touchée dans sa chair durant la Shoah.

Les prières pour la France, pour l’Etat d’Israël, des chants liturgiques et des psaumes ont ponctué la cérémonie organisée par Jack-Yves Bohbot. Huit bougies ont été allumées. Sept d’entre elles symbolisaient les disparus de Montauban et Toulouse, la huitième l’ensemble des victimes assassinés par les djihadistes, dont la haine est partout identique. D’éminentes personnalités ont participé à cet allumage : l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, la secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes Juliette Méadel, la maire de la capitale Anne Hidalgo, le candidat à l’Elysée et ancien Premier ministre François Fillon. Latifa Ibn Ziaten, mère du premier soldat tué le 11 mars 2012, était également présente, tout comme le député des Français d’Israël Meyer Habib, les responsables politiques Luc Chatel ancien ministre, Eric Ciotti, les présidents des grandes institutions juives MM. Ariel Goldman (FSJU) et Francis Khalifa (Crif) ainsi que Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM).


Discours du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia

Discours du Président, Joël Mergui

Discours du Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim

Témoignage de Samuel Sandler