Soukot et le fruit défendu, par le rabbin Jacky Milewski

Durant la fête de Soukot, d’immenses réjouissances animaient le Temple de Jérusalem. On y allumait des candélabres (menorot) hauts de 25 mètres de sorte qu’il n’y avait pas une seule cour de Jérusalem qui ne soit pas illuminée (Souca 51a et Rachi). La Guemara (Souca 53a) ajoute que les lumières qui brillaient dans l’enceinte sacrée permettaient aux femmes de trier le blé, opération qui nécessite beaucoup de lumière et de minutie.


Rabbi Pin’has Mena’hem de Gour (Pené Mena’hem IV p. 11) rapporte que ce tri constituait le tikoun, la réparation  de la faute primordiale puisque le fruit défendu est identifié au blé (Sanhédrin 70a) et qu’il est défini comme étant celui de la confusion entre le bien et le mal ; espèce qui de fait nécessite un tri pour ne retenir que le bien. A la lumière de la Torah provenant du Temple, la femme procède au tri du blé pour en chasser toutes les impuretés.


C’est peut-être de cette possibilité de « réparation » que surgit la joie manifestée au Temple ; contrairement à la faute qui provoqua la survenue de la tristesse : « Dans la tristesse, tu la mangeras [la production de la terre] tous les jours de ta vie » (Genèse 3, 17). On comprend ainsi que la joie de Soucot ne peut survenir qu’à la suite des jours de techouva.