Séminaire du Beth Hamidrach des Rabbins de Paris

beth hamidrach

Jeudi  9 Février 2012, le Beth Hamidrach des Rabbins de Paris, animé par le rav Ariel Messas, a organisé un important séminaire à la mémoire du Grand Rabbin de Paris Rav David Messas Zatsal auquel ont participé plus de quarante rabbins de Paris et sa région.


A la demande du Grand Rabbin Michel Gugenheim, les élèves du Séminaire Israélite de France ont participé à ses travaux. Le Grand rabbin de France Gilles Bernheim a regretté de ne pouvoir participer à ce séminaire en raison d’un déplacement en province prévue de longue date. Le thème abordé par ce séminaire était celui des Téphilines.


Après une ouverture par le Président Joël Mergui au cours de laquelle il rappela immédiatement le souvenir du Grand Rabbin David Messas, et le manque immense que son départ soudain de ce monde occasionne. Il invita ensuite les rabbins à participer à l’hommage organisé par la communauté  Ahavat Shalom, prévu pour le 4 mars 2012, au cours duquel cette synagogue allait ajouter à son nom le nom du grand rabbin Maguen David Ahavat Shalom. Il exprima ensuite qu’il ressentait que la communauté voulait exprimer sa reconnaissance au Grand Rabbin Messas Zatsal et qu’il était souhaitable que les rabbins avec le Rav Ariel Messas coordonnent leurs efforts afin qu’à la fin de l’année du deuil on puisse se rendre compte de l’importance de l’hommage rendu par la communauté juive parisienne à son Grand Rabbin.


Il exposa ensuite son projet de congrès des communautés juives de France du 18 Mars 2012. Il rappela l’importance qu’il apporte aux séminaires rabbiniques du Beth Hamidrach des rabbins de Paris. Il félicita les rabbins pour le travail accompli en France et pour la qualité de la Alyah des juifs de France. Il rappela que le judaïsme ne peut continuer à exister que grâce aux synagogues et aux rabbins qui les animent.


Puis ce fut au tour du Grand Rabbin Goldmann de délivrer son enseignement. Il commença son propos par un vibrant hommage au Grand Rabbin David Messas et rappela l’entente cordiale qui le liait à lui depuis plusieurs décennies. Il remercia le Rav Ariel et l’encouragea à continuer son travail auprès des rabbins de Paris. Il rappela qu’aujourd’hui, il était aisé de se procurer des téfilines cachères. Il dit qu’il encourager les communautés à avoir deux ou trois paires de téfilines en plus pour les personnes de passages. Le Grand Rabbin se montra récalcitrant à faire monter quelqu’un à la Torah qui n’est pas revêtu de son Talith et de  ses téfilines. Il salua le mouvement loubavitch pour son engagement pour la réalisation de la mitsva des téfilines dans la communauté. Il évoqua ensuite sa propre Bar Mitsva dans l’immédiat après guerre où il fut contraint de porter de très anciens, qui n’étaient pas de sa taille et dont la cacheroute était douteuse. Puis le Grand rabbin Goldmann insista sur l’importance de la Mitsva des Téfilines. Il cita le Talmud Menahot 43b citant un verset des Psaumes que nous récitons tous les samedis matins. « L’ange de D.ieu  campe prés de ceux qui craignent D.ieu et les fait échapper aux dangers ». Pour dire qu’en accomplissant cette mitsva, on reçoit une force supplémentaire de la part de D.ieu. « Un triple fil ne  se romps pas facilement ». L’homme est entouré de trois Mitsvot, les Téfilines, le Tsitsit et la Milah. Il cita le Sefer Hahinoukh au chapitre 420, indiquant que par les téfilines, nous réussissons à faire en sorte que notre âme influence notre corps, que notre âme soumette notre corps à sa volonté. La mise des téfilines nous fait prendre conscience de nos lacunes. Par un moment de grande introspection, elle nous fait prendre conscience de l’importance du moment. Le Grand rabbin Goldman rappela que dans les textes de la Torah, les téfilines sont mis en relation avec la sortie d’Egypte. Il cita Nahmanide expliquant à la fin de la Parache Bo que les téfilines et la mézouza nous rappelle à chaque instant qu’il existe un D.ieu qui crée le monde ex nihilo, que l’homme est limité dans ses possibilités parce que D.ieu est maître de l’univers. Comment percevoir D.ieu ? Nos maîtres  évoquent le Miracles. La manne, l’ouverture de la mer rouge, mais aussi les miracles invisibles. Conclusion : Souvenons nous que  nous sommes un peuple d’esclaves libérés et nous en sommes fiers. Les téfilines sont une couronne de lauriers. Ils expriment notre volonté d’être au service du D.ieu UN. Il cita les témoignages d’Elie Wiesel et d’autres rescapés des camps de la mort concernant la résistance spirituelle dans les camps. Certains détenus mettaient les téfilines avec des bouts de ficelles. Rav Abraham David Horowits, maitre du grand rabbin Golmann pendant quatre ans, lui relata qu’en 1944 des milliers de juifs de Hongries sont déportés à Auschwitz. Certains prirent des risques importants sur leur vie pour récupérer de la graisse sous les trains afin de pouvoir allumer les lumières de Hanouka. Ces exemples nous invitent à redoubler nos efforts pour continuer notre sacerdoce.


Le grand rabbin Goldmann fut immédiatement suivi par le Grand Rabbin Michel Gugenheim. Celui ci remercia le rav Ariel  pour cette journée d’étude pour l’élévation de l’âme de son père. Il compatit avec la douleur qu’un fils ressent au cours de la première année de deuil. Il évoqua sa propre expérience au cours de l’année de deuil de son père. Concernant l’importance des Téfilines, le Grand Rabbin Gugenheim  exposa des implications halakhiques nous concernant dans notre vie de tous les jours. Il cita l’exemple du nœud des téfilines, et de l’utilisation de produits noirs, pour noircir les boitiers des téfilines. Il rappela la Halakha de Lichma, l’obligation de faire ces actions en ayant à l’esprit qu’elles ont faite pour la mitsva des téfilines. Le Grand Rabbin Gugenheim évoqua la question du tannage des peaux, de l’écriture sur les parchemins, du tannage de lanières devant servir pour les téfilines. Il conclut que ceux qui serraient ou desserraient les nœuds de téfilines et ceux qui appliquaient de la peinture noire spécialement conçue pour les téfilines devaient veiller à ne pas oublier que ces actions devaient être faites Lichma.


Puis ce fut le Rav Ariel Messas qui s’exprima. Il commença son propos en exprimant sa difficulté à perler en ce forum où depuis tant d’années c’était son père qui s’exprimait. Il expliqua qu’il ressentait le devoir de dire des paroles de Torah en ce moment pour l’élévation de l’âme de son père et qu’il avait choisi d’exposer un texte écrit pas son père le Grand Rabbin David Messas zatsal publié dans les responsa de son grand-père, le Grand Rabbin de Jérusalem, Rabbi Chalom Messas (1909–2003) Chemech Uumaguen Vol 3. En préambule, il cita un commentaire du Malakh Rabbi Raphaël Berdugo (1740-1820), dans son ouvrage Mé Ménouhot, publié en 1942 par son grand père Rabbi Chalom Messas, dans lequel il apparait que les Téfilines apposaient sur le cœur pour les téfilines du bras, et sur la tête pour les téfilines de la tête sont le moyen par lequel, l’homme remercie D.ieu pour lui avoir donné à son réveil une nouvelle fois la vie. En effet explique-t-il l’indice de vie se trouve dans le cœur ou dans le cerveau, ce qui rappelle des débats extrêmement actuels concernant la mort encéphalique et la mort clinique. Rabbi Raphaël écrit que la vie se trouve plus dans le cœur que dans le cerveau, mais qu’elle doit s’y trouver également. Les téfilines sont donc le moyen de remercier D.ieu pour nous avoir donné la vie. Puis Rav Ariel Messas exposa la question de la mise des téfilines pour quelqu’un qui est en train de faire la prière et se trouve déjà en train de lire le CHEMA, et s’il y avait une différence de traitement entre le Chéma et les bénédictions du Chéma. Il traité des implications que cette question sur la possibilité pour un Cohen de monter à la Torah lorsqu’il est en train de lire le Chema ou les bénédictions qui l’accompagnent. Le séminaire se poursuivit par l’intervention du Rav Aharon Leib Feibush, Directeur du Centre d’Etude Talmudiques Keter Torah à Bné Brak en Israël. Il présenta au cours de son intervention le DVD réalisé par son centre sur l’élaboration et les lois halakhiques des téphilines. Enfin, cet après-midi d’études fut conclu par le cours du Av Beth din de Paris le Rav Jermyiahu M. Kohen qui évoqua les différentes méthodes de calcul permettant de définir les horaires pour les priéres et les mitsvot liées au temps.