Le Consistoire a organisé le 30 juin une Formation dédiée aux responsables de communautés dans le but de leur permettre de recevoir de façon régulière et structurée un certain nombre d’informations, de conseils, de techniques et de contenus pédagogiques susceptibles de les aider dans l’exercice de leurs fonctions.
Outre les apports extérieurs d’experts de haut niveau sur des sujets souvent pointus aussi bien politiques que techniques ou administratifs, l’intérêt majeur de ces séminaires est aussi de favoriser entre ces dirigeants de communautés, parisiennes ou provinciales, le débat, l’échange et la mise en commun d’idées et d’expériences. Ainsi, des initiatives et des projets qui ont fait la preuve de leur succès et de leur efficacité dans telle communauté peuvent être communiquées et transposées dans telle autre.
Après la séance inaugurale de ce cycle de formation qui s’est tenue le 29 mai 2011 dans le cadre de l’Assemblée Générale du Consistoire Central sur le thème principal de Jérusalem, en présence de Frédéric Encel, cette seconde session s’est déroulée le 30 juin dans le cadre prédestiné du Séminaire Israélite de France sur une double thématique : « La gestion des deniers du culte » puis « Le vote de l’ONU sur la Palestine ».
Après les mots de bienvenue et de présentation du Président Joël Mergui, à l’origine du projet de formation, insista sur la nécessité d’élever le niveau d’expertise des dirigeants communautaires, le Séminaire s’est ouvert sur une communication introductive du rabbin Elie Ebidia qui a « planché » sur le concept de don dans le Judaïsme en analysant la spécificité de l’acte de donner qui, selon la Thora, grandit son auteur et en fait un homme accompli : « L’enfant ne sait pas donner, le don est par excellence un acte d’adulte ». Citant un adage talmudique le rav Ebidia insista sur la prééminence de celui qui donne par un geste volontaire d’obligation morale par comparaison avec le don spontané dont le caractère est aléatoire voire capricieux.
Sur le même sujet Daniel Teboul, Directeur du pôle Conseil et Formation de la Sté Praxion fit une intervention sur le thème : « La collecte de fonds : un acte majeur de développement pour le monde associatif ». A l’appui de visuels et histogrammes projetés sur grand écran, Daniel Teboul déclina les différentes formes de collecte de fonds initiées par les grands organismes caritatifs, communautaires ou hors communauté, démontrant l’effet d’augmentation des appels de fonds en corrélation avec le volontarisme des différentes stratégies marketing adoptées.
Albert Myara, président de communauté, présenta ensuite différentes méthodes qui ont fait leurs preuves dans certaines synagogues pour améliorer les collectes de fonds. Comparant les systèmes en vigueur dans les communautés à dominante séfarade, comme la France, et celles du monde anglo-saxon, il exposa un projet de réforme destiné à promouvoir la notion d’engagement moral voire contractuel chez les donateurs en lieu et place des offrandes faites actuellement sur un mode démonstratif, spontané et aléatoire.
Le second volet du Séminaire fut consacré au vote de l’ONU sur la Palestine prévu en septembre prochain et ses conséquences pour Israël et les communautés de diaspora. Le Pr Raphaël Drai, doyen honoraire de la faculté de droit, analysa les aspects juridiques de l’initiative palestinienne en mettant en évidence les limites pour ne pas dire les impasses et incohérences auxquelles conduit cette stratégie de proclamation unilatérale qui vise à contourner l’interlocuteur israélien mais aussi l’autorité du Conseil de Sécurité de l’ONU par la recherche d’une reconnaissance d’un Etat palestinien par son assemblée générale. Le Pr Drai développa un argumentaire rigoureux susceptible d’être exploité par les responsables communautaires dans le cadre des échanges réguliers qu’ils entretiennent avec leurs élus politiques locaux.
Un questionnaire-qualité rempli par les participants permit de constater l’indice de satisfaction élevé des participants à ce séminaire dont le cycle se poursuivra dès la rentrée de septembre au rythme d’une session tous les deux mois.