Les Tournelles : Hazanout constantinoise
C’est devant un auditoire venu nombreux, de toute la région Ile de France, mais aussi de Province, qu’hier soir, 17 hazanims et instrumentistes ont fait vibrer la synagogue aux sons de belles mélodies. L’ensemble s’est terminé dans la liesse et la bonne humeur puisque le public s’est rapproché de l’orchestre pour entonner un Bar Yohai typiquement constantinois et conclure la soirée sur un final musical.
Il faut rappeler à cette occasion que la Hazanout constantinoise est l’héritière d’une longue tradition musicale, où les Piyoutims sont modulés et tirent leur inspiration du Malouf, style musical caractéristique du constantinois qui s’étendait un peu au-delà de cette sphère d’influence jusqu’à Tunis à l’est et Sétif à l’ouest.
50 ans après l’exode des juifs de Constantine vers la métropole, nous étions partis du constat que ce patrimoine d’une richesse sonore unique restait à l’ombre d’autres styles de Hazanouth, plus connus du grand public car ayant fait l’objet d’une transmission au travers d’enregistrements, de concerts, discographies ou filmographies. Pour le style constantinois, peu d’enregistrements ont pu être réalisés.
Sans doute la méthode d’apprentissage par captation auprès du maître, le mode de transmission exclusivement orale, supposant une excellente maîtrise et connaissance des modes, pour naviguer entre le Zidane, Gharib, Rahoui, cika y est elle pour quelque chose ; la subtilité des variations, la longueur de l’apprentissage afin de pénétrer la nuance, sont pour beaucoup dans le fait que cet art soit resté l’apanage d’un public confidentiel et initié.
A l’occasion de cet anniversaire particulier, nous souhaitions combler ce manque et faire revivre cet art qui disparaît tout doucement afin de le transmettre à la postérité. Pari réussi puisque deux de nos plus jeunes participants avaient 11 et 8 ans.
Le public a donc eu hier soir, l’espace « d’un temps suspendu », l’occasion de revivre ces mélodies qui ont été restituées par les plus belles voix, selon une large palette sonore représentative des variations qui se pratiquaient dans les synagogues Slatt Djededa, Slatt Sidi Bahi Allouche, le Temple Algérois, Shlomo Ammar, Rebbi Messaoud Zerbib , Slatt Kédima, le Midrach, Or Torah à Bellevue et celle de Sidi Mabrouk du Rabbin David Doukhan.
Une telle représentation, à l’image d’une œuvre d’art, ne pouvait être autrement exprimée, dans sa fidélité, qu’accompagnée des instruments caractéristiques de cet univers sonore.
Cette belle aventure a pu prendre forme grâce à la participation, spontanée, bénévole et généreuse, de nos Hazanim professionnels et amateurs, de Monsieur Le Grand Rabbin honoraire René Guedj, et de nos musiciens, qui ont tous, avec leur talent, répondu présents et se sont rendus disponibles pour travailler à la réalisation de cette très belle représentation qui a également pu compter sur le soutien et la confiance du Président de La synagogue des Tournelles, le Professeur Marc Zerbib, et de l’ensemble des membres de la Commission adminsitrative, de Monsieur Le Rabbin Marciano, Rabbin de la communauté des Tournelles, de RCJ et AKADEM ainsi que de tous les bénévoles qui ont bien voulu nous aider.
Nous signalons au public qui n’a pu se joindre à nous que le concert a été enregistré par Akadem et qu’il sera disponible très prochainement.
Les Hazans et intrerprêtes étaient : René GUEDJ, Grand Rabbin honoraire de Sarcelles, Jonathan ALLOUCHE, Synagogue des Tournelles, Prosper AMMAR, synagogue des Tournelles, Dan ARBIB Hazan synagogue des Tournelles, Joseph GUIRCHOUN, hazan synagogue sidi Fredj halimi, Créteil, Frederic NAKACHE, Synagogue de Belleville et de la rue des Ecouffes, Gabriel NAKACHE, Hazan Synagogue de la rue des Ecouffes, Rolland TOUITOU, Synagogue des Tournelles, Simon TOUITOU, Synagogue des tournelles, Ilan ZERBIB, Hazan Grande synagogue de Sarcelles.
L’orchestre était constituée de : Paul ATTALI, Violon, Claude NAKACHE, Oud, Guitare, Laurent NAKACHE, Oud, Tar, Raymond NAKACHE, Oud , Wiliam NAKACHE, Alto , Rolland TOUITOU, Guitare.