Le vent qui souffle après Souccot ! par le rabbin Jacky Milewski

La Michna de Guittin (3, 8) rapporte qu’à trois reprises, dans l’année, l’on inspecte et l’on examine le vin pour s’assurer qu’il n’a pas tourné au vinaigre (la Michna évoque ce sujet dans le cadre des différents prélèvements obligatoires à effectuer sur les récoltes de vin. Si une personne a mis de côté une quantité de vin en vue de la dîme et que le vin a tourné, elle ne pourra plus l’utiliser pour les prélèvements de vin). Ces trois moments sont :

  • Quand le vent d’est (roua’h kadim) souffle à la fin de la fête de Soukot.
  • Lors de l’éclosion des bourgeons des ceps de vigne.
  • Lors de l’entrée de la sève dans les raisins verts.

 

Le vin représente la Torah (cf. Taanit 7a) ; elle réjouit le cœur et rassasie l’esprit à l’instar du fruit de la vigne. Le vin renvoie à l’esprit de l’homme qui s’épanouit dans les mitsvot, à cette âme qui aspire à s’élever. Mais le vin peut tourner au vinaigre…


Quand le vent d’est souffle à la fin de la fête de Soukot, quand le vent chasse au loin toutes les bonnes résolutions, quand il relègue au loin, pour des temps dorénavant anciens (kadim de kédem) tout notre attachement à la spiritualité de la Torah, alors le vin tourne au vinaigre !


De même, quand il y a conscience d’avoir atteint certains niveaux (éclosion des bourgeons ou pénétration de la sève), quand il y a contentement et satisfaction de ce qui a  été réalisé en terme de progression religieuse dans sa vie, alors la suffisance guette, c’est la dire la posture de « cela me suffit ! J’en ai fait assez». Mais nous sommes encore éloignés du « Dayénou » de Pessa’h et nous aurons besoin du vin, de beaucoup de vin pour le séder.