La Victoire : Commémoration du 11 novembre 2014

Dimanche 9 novembre, étaient réunies autour du Talmud Torah de la Victoire plus de 150 personnes pour commémorer les 100 ans de la Première guerre mondiale.

De nombreuses personnalités ont fait le déplacement : Madame Delphine Burkli, maire du 9ème arrondissement accompagnée par son premier adjoint M. Alexis Govciyan, Monsieur le Grand Rabbin de France Haïm Korsia, les Associations d’anciens combattants et l’ensemble des aumôniers militaires.

Le Président de la Communauté, Jacques Canet, a ouvert cette commémoration en rappelant les liens étroits depuis 140 ans entre le judaïsme parisien, la synagogue de la Victoire et la République Française. Haya Prys, responsable pédagogique du Talmud Thora a ensuite récité un émouvant poème sur le sentiment des soldats de la Grande Guerre.

Les enfants ont ému toutes les personnes présentes en chantant en hébreu et en français sous la direction de M. Bénichou, leur professeur de chant.

Madame Delphine Burklï, Maire de l’arrondissement, a ensuite rappelé, lors de son discours, que « Plus de 1,5 million de juifs ont été mobilisés en Europe dont 500.000 russes et 36.000 combattants juifs français sur 180.000 âmes juives de France et d’Algérie. Originaires des empires russe et ottoman, 8.500 juifs étrangers s’engagent aussi dans l’armée française, et que tous ces soldats ont incarné la belle devise du Consistoire :  »Religion et Patrie ».

Le rabbin de la communauté, M. Moshé Sebbag a lu la lettre d’Henry Lange, soldat juif qui écrivit « Je fais partie d’une famille israélite, naturalisée française, il y a un siècle à peine. Mes aïeux, en acceptant l’hospitalité de la France ont contracté un double devoir à accomplir : celui de Français d’abord ; celui de nouveau Français ensuite….Je veux que personne ne puisse me contester le titre de Français, de vrai et de bon Français. »

Le Grand Rabbin de France rappela l’histoire du Grand Rabbin Abraham Bloch, qui fut aumônier israélite et infirmier brancardier volontaire. Le 29 août 1914, au col d’Anozel, sur le front des Vosges, Abraham Bloch est tué sur le front par un éclat d’obus en portant un crucifix à un soldat chrétien agonisant. Une exposition sur ce même rabbin se tenait depuis les fêtes de Tichri dans le vestibule de la grande Synagogue.

Après ces différents hommages, les enfants du Talmud Torah accompagnés par la Maire du 9eme ont déposé une gerbe devant le mur gravé des 1.200 noms des membres de la communauté de Paris morts pour la France pendant la Grande Guerre, puis l’ensemble de l’assemblée a chanté la Marseillaise.

Le Cantor de la Synagogue M. Aaron Hayoun a récité le El Mole Rahamim traduit ensuite par Tova Sebbag.

La cérémonie officielle s’est terminée par la prière pour la République Française lu par l’Aumônier des Pompiers de Paris, le rabbin Betzalel Levy;

Cette commémoration s’est terminée par un brillant exposé de Monsieur Philippe Landau, archiviste du Consistoire, retraçant la genèse de ce mur des noms des Israélites morts pour la France entre 1914 et 1918, ainsi que le contexte politique difficile des années 20 dans lequel les dirigeants de la synagogue et du Consistoire ont souhaité montrer le patriotisme de la communauté.

Cette émouvante commémoration intergénérationnelle nous évoque la phrase de Jean Jaurès, « maintenir la tradition, c’est garder la flamme non les cendres ».