La Victoire : Avodath Hakodesh d’Ernest Bloch

LES CONCERTS COLONNE A LA GRANDE SYNAGOGUE DE PARIS

C’est devant une assistance de plus de 1.300 personnes que l’Orchestre Symphonique et les Chœurs des Concerts Colonne ont interprété à la Victoire le Service Sacré d’Ernest Bloch, en présence du Président du Consistoire Central, Monsieur Joël Mergui et du Grand Rabbin du Consistoire de Paris, Monsieur Alain Goldmann.

Après avoir donné en ouverture le Kol Nidré de Serge Kaufmann, en présence du compositeur, le Maestro Laurent Petitgirard a dirigé les 120 choristes et les 6O musiciens des Concerts Colonne, ainsi que les 30 petits chanteurs de la Chorale d’Ile de France, menés par le chef de chœur Francis Bardot.

Cette soirée a été imaginée avec la Commission Administrative de la Victoire en mars 2011 par Francis Bardot dans le cadre de la saison 2011-2012 de l’Orchestre Colonne. En janvier 1937 ce Service Sacré avait été joué en première audition à la Victoire sous la direction de son compositeur, Ernest Bloch. C’est ce symbole très fort, ce lien avec l’histoire, qui avait enthousiasmé le regretté Grand Rabbin de Paris David Messas, zal, qui a soutenu ce projet depuis le début.

Beaucoup plus récemment encore, un autre symbole très fort s’est imposé à la Commission Administrative lorsque les musicologues chargés du classement des 150 ans d’archives musicales de la Synagogue ont retrouvé le programme original du 19 janvier 1937 de ce concert, et qu’il fut redécouvert que, sous la baguette d’Ernest Bloch, c’est déjà l’Orchestre des Concerts Colonne qui avait interprété cette œuvre, que les chœurs de l’époque étaient placés sous la direction de Léon Algazi, qui fut Directeur de la Musique Consistoriale de 1936 à 1959 et que le soliste de l’époque n’était autre que Joseph Blumberg, ministre-officiant de la Victoire.

Jeudi dernier, 10 mai 2012, c’est le soliste international Laurent Naouri qui a interprété, en hébreu, avec une très grande maîtrise et une très grande émotion cet « Avodath Hakodesh », service sacré du chabbat matin. Le chœur et le soliste avaient travaillé cette partition sous les conseils du rabbin Moshé Sebbag, Rabbin de la Synagogue. 

Le Maestro Laurent Petitgirard et le soliste Laurent Naouri ont ensuite confié à l’auditoire que cette interprétation dans la grande synagogue leur avait permis d’interpréter cette œuvre majeure du répertoire de musique sacrée du XXème siècle dans des conditions remarquables. Ils ont ensuite remercié chaleureusement les dirigeants de la synagogue et du Consistoire de leur avoir permis de participer à cet événement musical de tout premier ordre.

Ce concert d’exception a démontré ainsi que la musique synagogale est à la fois un lien avec les générations qui nous ont précédés, mais aussi un lien très fort avec les autres confessions puisqu’elle fait totalement partie du patrimoine culturel européen.