Journée de la déportation

Par une loi d’Etat du 14 avril 1954, le dernier dimanche d’avril est consacré au souvenir des victimes de la déportation et morts dans les camps de concentration du IIIe Reich au cours de la guerre 1939-1945.


Cette année, le Président du Consistoire, Joël Mergui, et le Grand rabbin de France, Haïm Korsia, ont accompagné les politiques pour rendre hommage aux victimes et aux héros de la déportation.


Au Struthof avec le Président de la République


Seul et unique camp de concentration en France, le Struthof a reçu une délégation européenne pour commémorer la journée de la déportation.


Joël Mergui, Président du Consistoire et Haïm Korsia, Grand Rabbin de France ont accompagné le Président de la République, François Hollande, pour rendre hommage aux 52 000 déportés du Struthof venus de toute l’Europe et où 22 000 d’entre eux en sont morts. Aux côtés du Président de la République on pouvait compter le Président du Parlement Européen Martin Schulz, le Président du Conseil de l’Europe Donald Tusk, la Première Ministre de Lettonie Laimdota Straujuma et le secrétaire général du Conseil de l’Europe Thorbjon Jagland.


Le Struthof, ancienne station de ski alsacienne, a été l’un des camps les plus meurtriers du IIIe Reich. Le camp compte une chambre à gaz qui était essentiellement destinée à des expérimentations médicales : 86 juifs ont subi les expériences du professeur Hirt (l’un des meilleurs médecins au monde) qui voulait constituer une collection de squelettes dans la perspective d’extermination complète de la « race juive ». Ce dimanche, François Hollande a été le premier Président français à se recueillir dans une chambre à gaz.


Les déportés de ce camp étaient notamment des politiques et des résistants mais aussi des Juifs, des Tziganes, et des homosexuels. Robert Salamon, âgé de 90 ans, a témoigné devant l’assemblée présente de « l’enfer » vécu par les dénommés les « Nacht und Nebel », des « nuits et brouillards », c’est-à-dire les résistants qui comme lui étaient transformés en esclaves destinés à ne jamais sortir vivants de cet endroit.


« Le pire peut encore se produire » a rappelé François Hollande dans son discours. « La connaissance de l’Histoire ne nous préserve pas du pire, le pire peut toujours se produire et c’est en le connaissant que nous pouvons le prévenir » a déclaré le Président de la République après sa visite de la chambre à gaz. Il a aussi ajouté « l’antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons à travers cette cérémonie du Struthof agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore aujourd’hui des victimes »pour commémorer la journée de la déportation.


Pour avoir plus d’informations sur le camp : http://www.struthof.fr/fr/accueil/



© Présidence de la République – Christelle ALIX

Au Mémorial des Martyrs de la Déportation avec le Premier Ministre


A Paris, Manuel Valls s’est rendu au Mémorial des Martyrs de la Déportation, à la pointe de l’île de la Cité. Après avoir rallumé la flamme, le Premier Ministre a rappelé que ce lieu situé « au cœur de la capitale comme il doit être au cœur de nos consciences » et a appelé les français à « poursuivre le combat » contre une barbarie qui « peut changer de visage. Elle commet toujours les mêmes crimes».


Le Mémorial parisien, inauguré en 1962 par le Général De Gaulle, contient les cendres d’un déporté inconnu du camp du Struthof. En travaux pendant dix ans, Manuel Valls a indiqué lors de la réouverture du Mémorial, que l’an prochain, un « projet muséographique d’ampleur » verrait le jour.


« La transmission est l’un des volets phares du plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme que j’ai annoncé il y a dix jours », a dit le chef de gouvernement. « Comment tolérer en effet que, dans certains établissements scolaires de la République, on ne puisse plus enseigner l’histoire sans s’exposer à des contestations ? Comment supporter qu’une partie de notre jeunesse ne fasse plus la distinction entre ce qui relève de la liberté d’expression et ce qui tient du négationnisme, de l’apologie de la Shoah ? » a martelé Manuel Valls.