Inquiétude de la communauté juive face à l’évolution de la situation politique en Ukraine

Alors que l’Ukraine vit actuellement une période politique troublée et écrit chaque jour son histoire, la communauté juive ukrainienne vit dans l’inquiétude et la tourmente.


Depuis le mois dernier, plusieurs attaques antisémites ont été recensées et de nombreuses menaces verbales dénombrées ces derniers jours. La semaine dernière, une bombe incendiaire a été jetée sur la synagogue Giymat Rosa de Zaporijia, une ville de 700 000 habitants à 250 kilomètres de la capitale ukrainienne. Si l’attaque n’a fait aucun blessé, la police, qui a ouvert une enquête, a retrouvé une bouteille en verre sur les lieux qui pourrait avoir été utilisée comme cocktail Molotov.


Pour faire face à cette situation mouvementée, la communauté juive de Kiev a pris des mesures pour renforcer la sécurité des fidèles, en faisant appel à des entreprises de sécurité privées. L’Agence juive a quant à elle déclaré qu’elle avait débloqué un fonds pour venir en aide aux Juifs ukrainiens et renforcer la sécurité des institutions juives d’Ukraine. « Nous avons envoyé une première aide à la demande des chefs de la communauté juive ukrainienne pour financer l’achat de systèmes de surveillance et de protection des institutions juives comme des écoles ou des synagogues », a précisé le porte-parole de l’Agence Juive, Avi Mayer.


Lors d’une interview sur une grande radio américaine le 23 février, le Grand Rabbin d’Ukraine, Yaakov Dov Bleich a déclaré qu’il n’y avait pour l’heure aucun plan pour évacuer les Juifs du pays. Il a toutefois été très prudent quant à la situation des Juifs en Ukraine :

« Nous avons une très, très grande communauté de jeunes familles avec des enfants qui vivent à Kiev. La minorité juive fait partie intégrante de la société civile ukrainienne. Nous vivons ici depuis l’indépendance de l’Ukraine il y a 22 ans et voulons y rester, en nous sentant en sécurité. Nous devons cependant rester vigilant ».

Interrogé aux sujets des auteurs des contestations, le Grand Rabbin Bleich a déclaré qu’il existait, au sein des groupes populaires d’opposition à Viktor Ianoukovitch [NDLR : Président de l’Ukraine déchu par le parlement le 22 février dernier], une petite minorité d’individus néo-fascistes et néo-nazis, en particulier au sein du parti Svoboda, la majorité  n’étant pas antisémite. « Ils souhaitent juste faire entendre leurs voix et en finir avec la corruption dans les sphères du pouvoir » a souligné le Grand Rabbin, dénonçant par ailleurs la tentative russe d’instrumentaliser ces manifestants.


Pour écouter l’interview du Grand Rabbin Bleich en anglais, cliquez ici :

http://kleinonline.wnd.com/audio/ukrainian-chief-rabbi-issues-dire-warning-to-countrys-jews/#sthash.hZd3xOq9