Hevra kaddicha : le Consistoire est indispensable mais… ne peut pas tout !

La conférence-débat du 10 octobre, à la Roquette, a permis de rappeler que les familles doivent préparer soigneusement les obsèques puis veiller à l’entretien des tombes s’ils souhaitent un repos authentiquement perpétuel. La question des cimetières algériens a également été abordée.

Plus de cent vingt personnes étaient présentes à la synagogue Don Isaac Abrabanel (la Roquette) dans la soirée du 10 octobre pour assister à une conférence-débat sur les questions relatives aux funérailles, dans le cadre des Journées du Consistoire. Le président Joël Mergui, son vice-président Jacques-Yves Bohbot, ancien responsable de la Hevra kaddicha au sein de l’institution cultuelle et son successeur Serge Benhaim (par ailleurs président de ce lieu de culte réputé pour son dynamisme), ont répondu aux questions des familles désireuses d’assurer à leurs proches un destin post-mortem digne et conforme à la Halakha.

Première certitude : le Consistoire est la seule organisation disposant de moyens suffisants pour assurer un service spirituellement et pratiquement parfait. Mais cette qualité ne suffit pas : l’aide des proches des disparus est indispensable. Les obsèques, le choix de la concession, du cimetière (il reste peu de places à Paris et elles sont très onéreuses, mais on peut encore se faire inhumer à Bagneux, Pantin ou Thiais)… doivent se préparer en amont, ont rappelé les intervenants.

Serge Benhaim a souligné que de nombreux foyers optaient pour une concession non perpétuelle, afin d’économiser entre mille sept cents et deux mille euros, estimant qu’il serait toujours temps, plus tard, de la rendre… éternelle. « C’est une démarche risquée, a-t-il dit, car en Ile-de-France, nous ne disposons pas de cimetières privés. Nos tombes sont situées dans des carrés israélites dépendant des municipalités. En cas d’oubli à long terme, parce qu’on a fait preuve de négligence ou parce que la lettre de la mairie sur l’excavation imminente des ossements arrive à une mauvaise adresse suite à un déménagement, eh bien c’est la destruction assurée du caveau et l’adieu de facto aux principes halakhiques ! » Le message est limpide : mettez la main à la poche et optez d’emblée, si possible, pour une concession perpétuelle.

Mais la mise en garde ne s’arrête pas là : les sépultures non entretenues et/ou endommagées, quelle que soit leur durée légale, sont susceptibles de disparaître – et les restes stockés dans un ossuaire non enfoui, autrement dit peu compatible avec la Loi juive. Il convient donc de veiller régulièrement à la bonne tenue des pierres tombales de vos proches et de confier cette obligation morale et spirituelle aux générations qui vous suivent.