Il est inscrit dans le Shoul’han ‘Aroukh que les femmes ont l’obligation d’allumer les « nérote » de Hanouka au même titre que les hommes (Ora’h ‘Haïm 675, 3). Deux raisons sont avancées pour expliquer cette exception par rapport au principe général voulant que les femmes soient dispensées des obligations liées à un temps fixe (mitsvote ‘assé shéhazman grama) :
Au-delà de l’anecdote historique, susceptible d’être remise en question car les traditions liées à cet épisode divergent dans le Midrash, Yéhoudith représente un symbole spécifique.
La traduction de son prénom est « la juive ». C’est « la juive » qui a participé au miracle de Hanouka en s’impliquant activement, en faisant preuve d’un courage exceptionnel pour sauver son peuple. Cette implication, cette prise de position extrêmement forte, voire violente, fut salvatrice. Dans le contexte de ces évènements de l’antiquité, l’enjeu était clairement la transmission du judaïsme. Le premier risque était l’assimilation, car de nombreux juifs étaient alors séduits par la culture hellénistique et délaissaient la Torah. Le risque second était l’oppression, car ceux qui ne voulaient pas se mélanger furent frappés de menaces sérieuses sur leur vie s’ils continuaient à observer les commandements. Or, la femme juive est précisément celle qui assure la transmission au sein du peuple juif, puisque la judéité est transmise par la mère. C’est là il me semble le message profond de l’histoire de Yéhoudith : lorsque nécessaire, « la juive » quitte son habit de discrétion et d’effacement pour s’imposer, parfois brutalement, afin d’assurer la transmission du judaïsme, dont elle est la garante.