Focus sur les trois cours hebdomadaires du rav Gugenheim

DIX JOURS DU CONSISTOIRE 2018

Focus sur les trois cours hebdomadaires du rav Gugenheim


Le Grand Rabbin de Paris ne se contente pas de délivrer des divré Torah (homélies) à l’occasion des événements communautaires : ses chiourim (cours) réguliers permettent à chacun, quel que soit son degré d’érudition, de parfaire ses connaissances talmudiques. Dans une atmosphère d’émulation intellectuelle remarquable.

Les Journées du Consistoire ne sont pas seulement des événements ponctuels de la rentrée automnale. Ce sont aussi des moments forts inaugurant des rendez-vous réguliers à destination du public tout au long de l’année 5779 qui démarre. C’est le cas des cours hebdomadaires du rav Michel Gugenheim, Grand Rabbin de Paris et président du Beth-Din de la capitale, l’un des plus importants par le nombre de certifications délivrées et des plus stricts de la diaspora.

Outre ses conférences et divré Torah prononcés à l’occasion de tels ou tels événements festifs, mémoriels ou communautaires en général, le rav Gugenheim donne en effet trois chiourim les dimanches, lundis et mardis. Les premiers de la saison s’inscrivent dans le cadre des Journées afin d’en assurer la promotion et la visibilité. Ce n’est que justice puisqu’ils ont le mérite de la durée : le grand rabbin a toute latitude pour approfondir des questions talmudiques complexes entre ce mois d’octobre et juin prochain. Dans un état d’esprit conforme à la vocation très large du Consistoire, celle d’un service public dédié à l’ensemble du judaïsme français dans sa diversité : chacun peut assister aux cours et avancer en connaissances – quel que soit son niveau, « qu’il ne sache ni lire ni écrire l’hébreu ou qu’il ait à son actif dix années d’étude en yéchiva », précise le rav Gugenheim.

Le rendez-vous dominical, qui a commencé le 7 octobre, a lieu de 9 heures 30 à 11 heures 30 dans la salle Jérusalem jouxtant la synagogue de la Victoire, dans le 9ème arrondissement. On y étudiera cette année le troisième chapitre de la massékhet (traité) Chabath. Avec une problématique précise qui occupera les participants au moins jusqu’en décembre : celle de la cuisson et de l’usage de l’eau chaude le jour du repos hebdomadaire et pendant les h’aguim (fêtes). Comme il est d’usage dans la tradition juive, cette question apparemment pratique, voire prosaïque, servira de point de repère et de départ pour une série d’interrogations spirituelles, philosophiques et même… politiques. On y apprendra par exemple que les habitants de Tibériade, en Galilée, avaient conçu dès l’Antiquité un dispositif ressemblant à nos pipelines débouchant sur un bassin de rétention d’eau. Une manière de créer à moindre coût de l’énergie propre. Sujet ô combien d’actualité ! Notons que l’auditoire pourra suivre les enseignements du grand rabbin à l’aide d’un écran vidéo, sorte de PowerPoint où les mots-clés seront soulignés et traduits à mesure de la progression du chiour.

Le deuxième cours, celui du lundi, a été inauguré le 8 octobre et se déroulera chaque semaine de 13 à 14 heures dans les locaux du Consistoire – autrement dit, dans l’immeuble contigu à la salle de prière de la Victoire. On planchera sur la massékhet Meguila qui fait référence au fameux rouleau d’Esther lu à Pourim. Les plus pratiquants croient tout savoir sur le récit mais « ils se trompent généralement, explique le rav Gugenheim : ils ignorent trop souvent ce que le Talmud ou les textes du Maharal de Prague nous apprennent sur cet épisode héroïque et miraculeux de notre histoire. Il a notamment des conséquences sur la façon dont nous, Juifs, envisageons la vie de couple et cela mérite une attention particulière ».

Enfin, le troisième cours qui a commencé le 9 octobre est proposé tous les mardis de 20 heures 45 à 21 heures 45 à la synagogue Michkenoth Israël du 19ème arrondissement, à deux pas de la station de métro Jaurès. A l’honneur : le traité Pessah’im qui concerne, comme son nom l’indique, la période de la Pâque. Avec cette question : dans quelle mesure faut-il rechercher à nouveau tout le h’ametz (c’est-à-dire les produits levés interdits à Pessah’) présent potentiellement dans la maison si l’on en découvre en faible quantité à un endroit bien déterminé ? Une fois encore, cela permettra à l’orateur d’aborder des thèmes aussi fondamentaux que la responsabilité individuelle et son étendue ou l’interprétation qu’il convient d’attribuer aux événements inattendus de l’existence.