Des divorces mieux préparés et plus sereins

La médiation proposée par le Consistoire pour les mariés en instance de séparation s’est professionnalisée. Ce service, qui répond aux besoins de couples plus responsables que par le passé, est désormais animé par des experts rémunérés.

Quand le « shalom baït » (paix du ménage) n’est plus possible, la médiation permet d’éviter une procédure de divorce trop longue et/ou trop conflictuelle. Le Consistoire s’est engagé résolument dans cette voie. Le service du guett privilégie le dialogue depuis des lustres mais Elisabeth Steiner, avocate et présidente de la commission chargée de la famille, a décidé de désamorcer les tensions inutiles dans un cadre plus formel et plus… professionnel. Depuis juin dernier, les mariés sont invités à rencontrer non pas des bénévoles comme par le passé mais des experts (juristes, psychologues, etc.) rémunérés par l’institution. Les séances ont lieu le mardi et la première est gratuite. Le tarif des suivantes est raisonnable et fixé en fonction des revenus de chacun.


La médiation, dont l’objectif est un accord amiable sur tous les aspects de la séparation, correspond bien au nouvel état d’esprit des trois à quatre cents couples divorçant chaque année devant le Beth Din de la capitale. Ils pensent davantage que leurs aînés aux intérêts affectifs des enfants et à la nécessité de s’entendre sur un vrai partage des tâches après l’octroi du guett. Le rav Betzalel Lévy, directeur du service, explique qu’un rabbin assiste au moins à la dernière phase de la médiation, lorsqu’elle est concluante, pour valider religieusement la transaction trouvée entre les parties.

Le guett lui-même fait l’objet d’une large prise de conscience, inconnue autrefois à cette échelle. « Il fut un temps où beaucoup de Juifs français ignoraient l’existence de cette obligation. Et ceux qui la connaissaient attendaient parfois la période précédant immédiatement leur remariage pour s’en préoccuper. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et c’est tant mieux », remarque le rav Lévy.

Conséquence de l’alyah massive et aussi des départs de certaines familles vers les pays anglo-saxons depuis cinq à six ans : les divorces transfrontaliers se multiplient. Du coup, le Consistoire collabore plus étroitement avec les tribunaux rabbiniques d’outre-Atlantique et surtout israéliens pour élaborer des solutions pratiques et halakhiques parfois complexes. « Elles supposent du doigté et de l’imagination. Je ne peux entrer dans les détails, mais nous sommes fiers d’avoir réglé des dossiers très difficiles et de l’avoir fait, en particulier, pour des olim de fraîche date confrontés à des problèmes apparemment inextricables », précise notre interlocuteur.

Notons enfin que le sofer chargé de rédiger les actes de divorce a changé au printemps. Le rav Armand Benhamron a pris sa retraite et a été remplacé par le rav Nissim Berrebi, de la communauté de Champigny (Val-de-Marne).

Pour une médiation, appelez le 01 40 82 26 80