De l’identité messianique, par le rabbin Jacky Milewski

En ce premier chabbat des trois semaines où le peuple juif porte le deuil sur la destruction du Temple de Jérusalem, il convient peut-être de s’interroger sur ce que chacun peut apporter comme contribution sur l’autel de la reconstruction. La Guemara (Sanhédrin 98b) pose la question suivante : « Quel est le nom du Messie ? ». Et il répond : « A la maison d’étude de Rabbi Chila, on dit : Chilo… A la maison d’étude de Rabbi Yanaï, on dit Yinon… A la maison d’étude de Rabbi ‘Hanina, on dit : ‘Hanina… ». Rachi fait observer que chaque maître mentionne son nom, ou presque son nom. Il n’est pas ici question de prétention messianique encore que pour ses fidèles, le maître porte le masque du libérateur, de l’intercesseur, de celui qui conseille, guide, réconforte. C’est dans les maisons d’étude qu’on disait que le nom du Messie était celui porté par leur maître.


Il y a autre chose : en commentant ce passage, Rabbi Aharon de Karline (Bet Aharon p. 242) explique que chacun de ces maîtres ont exprimé par là qu’ils disposaient d’une parcelle de messianité à construire, à développer, à épanouir. L’identité du Messie constitue comme la somme de toutes les étincelles messianiques portées au plus profond de chacun ; et qui une fois exprimées, donnent au Messie, son corps et son âme.