Cérémonie d’hommage et de prières à La Victoire

Une cérémonie d’hommage et de prières s’est déroulée le 15 novembre à la Synagogue de la Victoire, pour rendre hommage aux victimes des sanglants attentats de Paris, le 13 novembre dernier.

Plus de 500 personnes ont répondu à l’appel du Consistoire, parmi lesquelles Jean-Marie Le Guen, Secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Jean-François Carenco, Préfet de la Région Ile-de-France, Aliza Bin Noun, Ambassadeur d’Israël, les députés Valérie Pécresse, Meyer Habib, Julien Dray, Pierre Lellouche, Catherine Vieu-Charrier et Patrick Klugman, représentant la Maire de Paris, de nombreux élus et présidents des principales organisations communautaires.

Après l’office du soir et la lecture des Psaumes 20, 23, 91 et 130, par les Grands Rabbins Gilles Bernheim et Claude Maman, le Rabbin Moshé Sebbag et le Hazan Aron Hayoun, des prières, en français, ont été récitées pour l’élévation de l’âme des victimes et le prompt rétablissement de blessés, par le Rabbin Moshé Sebbag et le Rabbin Moché Lewin.

Le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, a salué la mémoire de ces hommes et de ces femmes : « Cette prière est pour les âmes des victimes et pour que les blessés guérissent » a déclaré le Grand Rabbin de Paris, déplorant « tant de vies et de potentialités perdues ».

Le Président du Consistoire, Joël Mergui, alors en Israël et présent au même moment à la cérémonie d’hommage organisée par la Mairie de Jérusalem, était représenté par le Vice-Président, Jack-Yves Bohbot. A la tribune, il a lu le message transmis par le Président du Consistoire. Joël Mergui a commencé son allocution par ces mots « La France est en deuil. le monde libre est en deuil. », mais « je sais que la France et les Français ne baisseront pas les bras devant le péril barbare qui menace notre art de vivre dans la paix et dans le foisonnement de notre diversité ». Il a poursuivi en rappelant que « comme le nazisme hier était le fléau du 20ème siècle, le Djihadisme est aujourd’hui la peste de notre temps », puis conclu par ces mots « C’est à nous de nous mobiliser partout au-delà de nos différences et pour les sauvegarder que nous devons être forts et unis pour vaincre cette peste, et la rendre aux ténèbres d’où elle n’aurait jamais dû sortir. »

Ce fut ensuite au tour du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, de s’adresser à l’assistance. Au cours de son allocution, il est revenu sur l’état de choc de la société et a appelé la Nation toute entière à panser ses plaies et à regarder vers l’avenir, pour ne pas demeurer statufié, comme le fut la femme de Lot quand elle quitta Sodome «  Ne nous retournons pas, au risque de devenir nous aussi des statues de sel, mais tentons, aussi difficile soit-il aujourd’hui, de regarder vers l’avenir ».

Il a fait état de l’incroyable solidarité internationale à l’œuvre, « bouleversée par la France, berceau des Droits de l’Homme, grièvement blessée en son cœur » et appelé l’ensemble de la société à la coresponsabilité, chacun devant être le gardien de son frère.

Citant Isaac et sa persévérance à creuser des puits alors que ses ennemis les rebouchaient sans cesse, le Grand de France a mis en lumière l’incroyable courage et détermination du patriarche, et appelé les Français à user des mêmes qualités : « Si quelqu’un vient boucher les puits de notre espérance, nous saurons nous retrouver pour les creuser à nouveau tous ensemble, pour permettre que l’eau jaillisse. (…) car le temps viendra où le combat d’Isaac prendra toute sa pertinence, où son combat se révélera juste, car il l’aura mené jusqu’au bout ». Haïm Korsia a ensuite exhorté tout un chacun à « aimer son prochain comme soi-même » et à toujours défendre la dignité humaine pour créer une société à l’image de cette Jérusalem céleste, » celle dont le nom même veut dire, ‘la ville est un temple de paix’ ».

« Parce que le temple de Jérusalem a été détruit par la haine gratuite, nous construisons ici au quotidien avec de l’amour gratuit ; c’est ce que nous nous engageons à répondre à l’indicible », a-t-il conclu.

Le Rabbin Joël Jonas, Aumônier israélite en chef des Armées, a prononcé la Prière pour la République, avant que la Marseillaise, chantée par l’assemblée, ne résonne dans l’assistance.

Cette émouvante cérémonie s’est conclue par une minute de silence à la mémoire des 129 victimes.