Cérémonie des mariés : les couples de l’année en vedette

DIX JOURS DU CONSISTOIRE


Le rassemblement s’est déroulé pour la première fois dans la synagogue de Neuilly. Il s’agissait pour le Consistoire, comme chaque automne, de souligner le lien indissociable entre le passage sous la h’oupa et la pérennité de notre communauté.


« Le public était très heureux et l’émotion vraiment impressionnante », rapporte Sylvie Zenouda, secrétaire générale de la communauté de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Une h’oupa a été installée au centre de la synagogue pour que les quelque cinquante couples présents puissent y passer à nouveau, comme le jour de leurs noces. Au total, cent cinquante personnes étaient rassemblées, dans la soirée du 21 octobre, pour assister à la traditionnelle cérémonie des mariés destinée à saluer chaque année nos coreligionnaires franciliens qui se sont dits oui au cours des douze mois écoulés. Sylvie Zenouda est d’autant plus consciente de l’enjeu qu’elle est unie à son mari Claude Zenouda, président d’honneur de cette communauté dont le président actuel est Philippe Besnainou, depuis… quarante-cinq ans ! « Il m’a mis la bague au doigt ici même, dit-elle, sauf qu’à l’époque, nous avions du mal à former un minyan pour chabath. Aujourd’hui, notre synagogue est l’une des plus actives de France. Et puis, les divorces étaient rares alors qu’ils sont hélas trop nombreux aujourd’hui ». Quatre administrateurs consistoriaux ont fait le déplacement : le vice-président Jack-Yves Bohbot, Pascal Karsenti, Martine Mimoun et Colette Chiche.

Comme l’a remarqué le rav Michaël Azoulay qui officie rue Ancelle depuis le départ à la retraite du grand rabbin Alexis Blum – dans la salle lui aussi ce 21 octobre -, en 2009, c’est la première fois que la cérémonie se déroule en banlieue. Il a cité le traité talmudique Berakhot (6b) en rappelant que réjouir un jeune couple, organiser un repas ou participer à une manifestation à son intention était une mitzva aussi capitale que « relever une ruine de Jérusalem », autrement dit reconstruire une partie du Temple.

Prenant la parole à son tour au nom du Consistoire, le président Joël Mergui a souligné le lien indissociable entre le mariage et la question identitaire. « C’est en passant sous la h’oupa que l’on assure la continuité de notre peuple », a-t-il proclamé. D’où la place centrale accordée à cette cérémonie. Joël Mergui a déclenché un rire dans l’assistance quand il a proposé d’instaurer dès 2019 une cérémonie supplémentaire annuelle, celle « des nouveaux bébés ». Une semi-plaisanterie dans la mesure où les naissances sont le gage de notre avenir dans ce pays. Il a ajouté plus sérieusement que le Consistoire comptait adresser dorénavant un cadeau à toutes les mamans qui l’informeront d’un « heureux événement ».

Dernier intervenant : le rav Michel Gugenheim. Grand rabbin et président du Beth-Din de Paris, il a appelé les couples présents « chers h’atanim et chères kaloth» (fiancés), en expliquant qu’il est recommandé d’utiliser cette terminologie pendant un an après les noces. En effet, a-t-il précisé, c’est le temps qu’il faut pour commencer le travail difficile mais indispensable qui va amener « deux êtres que tout sépare à fusionner ».

La partie musicale était exécutée par les concertistes de Jean-Marie Thoron, chef de chœur de la Victoire. Daniel Benisti a chanté en soliste. Le sofer (scribe) Semah Senior a calligraphié la birkath-habaït (bénédiction de la maison) sur chaque carton où étaient inscrits les noms des mariés. Trois traiteurs ont offert gracieusement le cocktail dînatoire : Luna, les Noces de Ruby et Damoya.

Le Consistoire devrait délivrer autour de sept cents ketouboth (contrats de mariage religieux) en 2018, un chiffre stable depuis trois ans en dépit des récentes vagues d’aliya, indique Merav Cohen, responsable du département concerné, rue Saint-Georges, qui a organisé le rassemblement avec Moshé Taïeb, délégué rabbinique à Neuilly.