Cacherout : un nouveau dayan depuis le 1er septembre

Quoi de neuf sur le plan alimentaire ? Beaucoup de certifications pour des produits originaux conformes aux attentes des consommateurs, et surtout l’entrée au Beth Din du rav Benyamin Chelly pour seconder le grand rabbin Michel Gugenheim.

La première nouveauté dans le domaine de la cacherout est la nomination toute fraîche – le 1er septembre – d’un dayan chargé (entre autres) de ce service consistorial qui mobilise traditionnellement de gros moyens. Il s’agit du rav Benyamin Chelly d’Armentières (Seine-et-Marne), missionné jusqu’à ce jour pour la surveillance halakhique des mikvaot (bains rituels) d’Ile-de-France. Il seconde désormais le grand rabbin de Paris au Beth Din de la capitale, dont il est devenu le deuxième membre à part entière. Depuis quelques années, Michel Gugenheim était en effet seul détenteur du titre. Lorsqu’un quorum de trois décisionnaires était nécessaire pour trancher dans le cadre du tribunal rabbinique, il se faisait assister de deux délégués. Un seul suffit à présent.

Au cours de l’année juive écoulée, le grand rabbin n’a pas chômé en matière de certifications. « Nous avons maintenu l’existant, explique-t-il, autrement dit l’ensemble de nos acquis – cela ne va pas forcément de soi en période de disette budgétaire -, mais de plus nous avons beaucoup travaillé pour nous adapter aux évolutions de la demande des consommateurs ». Ainsi, des compléments alimentaires, un vinaigre de cidre, des farines de seigle ou de sarrazin permettant de pétrir toutes sortes de pains (sans gluten, par exemple) ont été homologués par le Beth Din. En outre, un accord a été signé pour la première fois avec un industriel fabriquant un pain peu coûteux disponible dans la plupart des supermarchés. Les clients respectueux de la cacherout peuvent d’ores et déjà s’en procurer en toute confiance. On trouve même, dorénavant, des œufs bio ou encore… du lait infantile de croissance, très en vogue chez les jeunes ménages, conformes à la Halakha ! Au plan international, Michel Gugenheim indique que les Israéliens ont la faculté de boire des produits de la fameuse marque hexagonale Orangina grâce à une certification octroyée récemment par le Consistoire.

S’agissant des activités commerciales surveillées par le Beth Din (boucheries, restaurants…), le grand rabbin a décidé de reprendre personnellement en main le contrôle des traiteurs parties prenantes dans l’organisation d’événements festifs, familiaux ou associatifs. « Je veux rationaliser les procédures, précise-t-il, car les inspections de ce type sont complexes : il faut à la fois vérifier la cacherout des aliments, leur mode de préparation et l’adéquation de la salle de réception avec nos exigences. Cela suppose une attention soutenue ».

Enfin, Michel Gugenheim a une pensée émue pour René Emsalem zal, principal chevillard (grossiste en viande) de ce pays depuis des décennies, disparu le 1er juillet 2017. « Je suis entré au Beth Din en 1978, se souvient le grand rabbin, et René était déjà numéro un. Il s’est toujours battu pour le respect de la Halakha. « Je suis l’homme du Beth Din », proclamait-il. Il octroyait des primes généreuses à ses employés lorsque ceux-ci découvraient la moindre anomalie susceptible de remettre en cause le caractère casher d’une carcasse ou d’un morceau. Qui dit mieux ? »