Assises des Communautés à Meudon : Judaïsme – connaissance, savoir et transmission

Conférence de Rosine Cohen le 19 septembre 2011, donnée à Meudon, dans le cadre de la Coopération Féminine et de l’ACIP.

Sujet : Judaïsme : connaissance, savoir et transmission

 

Judaïsme. On nous appelle le Peuple du Livre (la Torah, le Talmud), car notre pensée est dirigée vers la réflexion et l’éthique. Et non pas vers l’étude d’une religion. La nôtre est une éthique, une manière de vivre et de considérer le Monde.

Connaissance et transmission. Cette pensée, cette étude est l’aboutissement d’une chaîne ininterrompue de maître à élève. Et le maître ne peut être un autodidacte, il lui faut lui aussi un maître qui le confirme, et ainsi la chaîne de maître à élève est continue. Elle démarre avec Abraham, qui est nommé Ivri (hébreu), le passeur, le passant (d’une idée à l’autre…).  D. lui dit (Berechit 12.1) Lekh lekha, c’est-à-dire va, déplace-toi pour toi, pour ton questionnement.  Et D. ensuite confirme ce choix, car Abraham va prouver qu’il a su transmettre cette quête à son fils et disciple Isaac.

Ces questionnements se retrouvent dans le Talmud où, sur un même sujet pointu et étroit diverses opinions sont rapportées, même si finalement l’une d’entre-elles seulement fera loi.

Que transmettre ? Bien sûr nous devons  recevoir et transmettre la Torah écrite (Pentateuque et Bible, la Torah donc), et la Torah orale. Et pour cela nous avons divers textes fondamentaux, dont l’un ou l’autre peut nous attirer. La Torah orale nous est accessible, aujourd’hui, dans des écrits : les commentaires de Rachi (et autres exégètes), ceux de Maïmonide (taxés de rationalistes), et aussi ceux des maîtres qui l’ont précédé et suivi, ainsi que les grands courants de pensée postérieurs au Talmud : la Kabbale, le Hassidisme….

Comment transmettre ? Au 19ème siècle s’est mis en place en Europe, un enseignement qui n’était plus seulement confié au père de l’enfant. Il y avait le Mélamed (l’enseignant), le talmid hakham (qui détient la connaissance), le Rav (qui a été reconnu par un Maitre). Mais en dehors de ce qu’ils apportent comme connaissances, nous ne devons pas oublier la recommandation de David : « N’oublie pas mon fils d’apprendre la Torah de ton père (la connaissance), et la morale de ta mère (la manière de se conduire) ».

Comment enseigner ? La difficulté vient de la vitesse d’évolution de notre monde actuel. Nos enfants ne baignent plus dans le monde de notre enfance. Nous devons donc adapter, adopter des méthodes modernes, qui capteront l’intérêt de l’enfant, … ce qui n’est pas toujours facile !

Et ensuite pour l’enfant devenu adulte, l’étude pourra continuer par une méthode juive classique : l’étude à deux (h’avrouta), comme le propose le Pirkei Abot (1.6) : « Cherche-toi un maitre et fait-toi un ami (compagnon d’étude)».

Rosyne Cohen