21 janvier : Cérémonie des chiva des victimes d’Hyper Cacher

C’est dans l’intimité communautaire qu’une cérémonie religieuse en mémoire des victimes de l’Hypercasher s’est déroulée mercredi soir à la Grande Synagogue de la Victoire, en présence du Grand Rabbin et du Maire de Jérusalem, de l’Ambassadeur d’Israël Yossi Gal, du Préfet Patrice Latron, chargé de la coordination de la protection des sites cultuels, et des représentants de la Maire de Paris. Entre psaumes et prières, se sont succédés les discours devant un parterre comble. Révélant le dernier SMS envoyé par Yohav Hattab appelant un camarade à faire chabbat autant que possible, le Président du Consistoire a proposé en réponse à la mort et à la haine contre les juifs de prolonger le vœu de ce jeune homme et de réaliser son testament en nous fixant pour objectif de faire au moins un « hyperchabbat ».


« Qui mieux que nous peut comprendre ce que vous vivez ? a déclaré à sa suite le maire de Jérusalem, en rappelant que les drapeaux français et israéliens avaient été aussitôt mis en berne, que la population avait allumé des bougies pour toutes les victimes, placardé des pancartes en trois langues « Jérusalem est charlie » et récité le Kadish avec les endeuillés mais, a t’il souligné, s’adressant aux familles, « Ce n’est pas comme ça que nous voulions vous accueillir à Jérusalem. »


Dans son discours de Torah et de consolation sur le thème de ce qu’est la vraie vie loin de l’illusion d’agir, le Grand Rabbin de Jérusalem a appelé à respecter le chabbat et à réaliser « la merveilleuse idée d’un hyperchabbat, » pour que tous s’investissent à respecter à la perfection le chabbat Yitro qui correspond à la clôture du mois de deuil des familles. S’adressant aux endeuillés, le Grand Rabbin de Paris a notamment déclaré que « le meurtrier attaquait en réalité au travers de ses victimes, le symbole, le judaïsme, la Torah » dans les valeurs de vie que celle-ci professe, « c’est pourquoi, dans notre tradition, ces vies ont été arrachées pour la sanctification du Nom divin et qu’une place toute particulière leur est réservée. » Le Grand Rabbin de France a rappelé son admiration pour la dignité des victimes dont la façon juive de voir le monde est à relier avec « la volonté affirmée malgré tout de ne pas se laisser dominer par les choses » qui illustre l’essence même du Judaïsme.


Établissant un parallèle entre l’attentat du journal satirique censé avoir payé le prix des caricatures, et l’attentat de l’hypercasher sans justification, le Grand Rabbin Joseph Haïm Sitruk a conclu cette soirée de recueillement en déclarant : « Nous avons payé un très lourd tribut dans notre histoire, on a toujours assassiné des juifs, partout, tout le temps, sans dire pourquoi, comme si la vie d’un juif n’avait pas d’importance (…) nous aurions pu désespérer, quitter ce peuple… pourquoi toujours souffrir ? » avant de rappeler la grandeur du peuple juif : « On n’est pas des héros, on ne cherche pas la mort, (…) on n’est pas des victimes désignée mais s’il faut payer de notre vie notre rôle dans ce monde, nous sommes prêts et là est le vrai courage d’Israël. »

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