10 jours : Trois concerts pour une plongée dans l’éternelle liturgie juive…

Vibrer au son des airs synagogaux ou chabbatiques de notre enfance, ou encore des morceaux israéliens qui ont fait le tour du monde : c’est ce que le Consistoire a proposé en octobre aux communautés d’Antony, de Courbevoie-La Garenne et du Kremlin-Bicêtre.

Trois concerts étaient organisés en ce mois d’octobre dans le cadre des Journées du Consistoire. Le mardi 16, la synagogue d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, accueillait les h’azanim (cantors) Philippe Darmon de Buffault (9ème arrondissement) et son fils Michaël, ainsi qu’Abraham Kohen de Neuilly. L’accompagnement musical était assuré au piano par Emmanuelle Souffan, qui a su se faire connaître et reconnaître dans notre communauté. Devant le succès d’audience, près de cent personnes présentes, le président Edmond Nadam était aux anges ! Les piyoutim (airs traditionnels chantés notamment autour de la table du chabbat), tunisiens en particulier, ont fait vibrer l’assistance, souvent debout pour reprendre à l’unisson les morceaux les plus célèbres.

 

Le mercredi 17, la Chorale juive de France, créée il y a quelques années sous la houlette du rabbin et h’azan du Vésinet Raphaël Cohen – avec l’appui du Consistoire -, se produisait au théâtre de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) pour le compte de la communauté de Courbevoie-La Garenne. Sur scène, pas moins de vingt-deux choristes pour des moments magnifiques avec des extraits de notre liturgie, des chansons israéliennes ayant fait le tour du monde mais aussi des morceaux classiques comme le fameux Nabucco de Verdi. C’est un Opéra qui s’inspire, rappelons-le, de la déportation du peuple hébreu à Babylone dans l’Antiquité.

 

La même Chorale juive de France a été invitée par le coordinateur des Journées du Consistoire, Albert Myara, dans sa synagogue du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). C’était le dimanche 21 pour un concert de clôture des manifestations au programme de ces Journées destinées à sensibiliser chacun aux activités de l’institution et multiplier les rendez-vous cultuels, culturels et patrimoniaux à l’échelon local en cette rentrée 5779. Albert Myara rapporte que les fidèles étaient enthousiasmés par la prestation. Il avait même convié pour l’occasion des responsables musulmans de la ville, très émus par les chants judéo-andalous interprétés par Raphaël Cohen et son équipe.

 

Ce genre de concert est d’autant plus apprécié que les Juifs fréquentant habituellement les lieux de culte pourraient être qualifiés de h’azanim amateurs en ce sens qu’ils ne se contentent pas de réciter mais s’évertuent à chanter les passages les plus marquants de la prière. Ils sont donc très concernés et naturellement à l’écoute des plus belles voix… Quant aux hymnes israéliens, nul n’ignore leur popularité.

 

Enfin, nos coreligionnaires d’un certain âge nourrissent une invariable nostalgie pour la liturgie de leur enfance. La retrouver exécutée par des « hommes de l’art », alliant haute technique musicale et talent artistique, représente pour eux une merveilleuse plongée dans le passé et un contact renouvelé avec leurs racines.