Edito

Dans quelques heures, nos synagogues entendront à nouveau résonner en leur sein les fameuses « dix paroles » ou « dix commandements » transmis à notre peuple depuis la révélation du Mont Sinai.

C’est ainsi que depuis des millénaires, notre peuple a traversé l’histoire en opérant un miracle unique dans l’aventure humaine : transmettre fidèlement un héritage de génération en génération ! En dépit des persécutions, des exils, des vicissitudes de l’histoire, le peuple juif, éclaté aux quatre coins du monde, est parvenu à demeurer fidèle à son histoire et à son héritage. Combien d’empires beaucoup plus puissants et nombreux se sont effondrés ? Combien de civilisations ont été englouties par l’histoire ? Combien de cultures n’ont plus d’autre existence que dans les galeries des musées ?

Toutefois, le peuple juif a survécu et a traversé l’histoire. Il est bel et bien vivant aujourd’hui. Cette aventure miraculeuse, nous la devons avant tout à la providence divine naturellement, mais également, au souci qui a animé chaque génération d’assurer une transmission fidèle aux futures générations.

Nos Sages nous disent que lorsque D.ieu a demandé aux enfants d’Israël quelle garantie ils pourraient Lui donner que la Torah serait bien gardée, ces derniers ont répondu qu’ils la transmettront à leurs enfants et que jamais « les parents ne mentiront aux enfants » !

Cette importance de la transmission nous est rappelée également cette semaine par cette merveilleuse tradition tunisienne qui a, elle aussi, traversé l’histoire : la « fête des garçons » célébrée le jeudi précédant la paracha Yitro, et que le Consistoire a tenu à célébrer hier soir dans notre soirée « Leil Shishi » par Zoom. Là encore, nous rappelons avec force la richesse que représentent nos enfants et un des enjeux de cette soirée est précisément de marquer les esprits des plus jeunes en leur apprenant leur histoire.

A cet égard, j’attire votre attention sur un enjeu fondamental que pose la crise sanitaire que nous traversons : assurer, envers et contre tout, la transmission de nos traditions, de notre liturgie, et de notre histoire à nos enfants. Pour des raisons sanitaires impérieuses, nous avons été contraints de réserver les places limitées des synagogues aux adultes. Toutefois, cela ne signifie pas que la place des enfants y soit accessoire. Loin s’en faut. Les enfants sont notre avenir, la transmission qui s’opère dès le plus jeune âge est bien souvent déterminante dans la vie spirituelle d’un homme.

Aussi, je vous encourage de tout cœur à tout mettre en œuvre pour assurer une transmission fidèle à vos enfants par l’apprentissage à la maison, l’école, le talmud Torah, et, lorsque cela est possible, la synagogue. Enfin j’encourage solennellement les responsables communautaires dont les locaux le permettent à mettre en œuvre des offices et activités pédagogiques adaptées pour les enfants, notamment le chabbat, dans le strict respect des règles sanitaires.

Dans l’attente de pouvoir nous réunir b’H tous ensemble, adultes et enfants, très rapidement dans toutes nos synagogues !

Chabbat Chalom !