Chabbat Chekalim

Après les dix commandements de la semaine dernière, cette semaine est consacrée aux très nombreuses lois sociales qui ont vocation à réguler la vie en société. En juxtaposant ces deux textes, notre tradition souhaite rappeler aux hommes qu’ils doivent y accorder une égale importance, notamment en se souciant du bien-être des plus pauvres, des plus fragiles et de plus précaires.

Le judaïsme, comme chacun le sait, n’est pas une spiritualité abstraite, conceptuelle qui ne se soucie que de métaphysique. Bien au contraire, elle invite les hommes à agir sur terre, à s’ouvrir sur autrui et à venir en aide concrètement et matériellement aux plus démunis.

Un grand maître du judaïsme, le Rav Israël Salanter, avait cette belle formule : « les besoins matériels de mon prochain sont mes besoins spirituels » !

Or ce chabbat est particulier car, non seulement, il coïncide avec le nouveau mois de Adar, mais, en outre, il nous rappelle notre devoir de solidarité à un double titre. Solidarité avec les hommes et les femmes les plus démunis, mais solidarité, aussi, avec les synagogues. En effet, ce chabbat est dit « Chekalim » car il coïncide avec le début du mois d’Adar qui était traditionnellement le moment de collecte du « demi-shekel » destiné à l’entretien du Temple.

Or, aujourd’hui, dans l’attente de la reconstruction très rapide du Temple, il nous reste les synagogues, qui ont vocation chacune à incarner un « petit Temple ». Comme vous le savez, ces synagogues sont dans une situation financière terrible depuis l’explosion de la crise sanitaire : absence de subventions publiques, effondrement des recettes traditionnelles et maintien des charges à un niveau élevé.

Non seulement l’année 2020 a été terrible, mais, en outre, nous n’avons aucune perspective pour 2021. Votre soutien est donc déterminant à la fois pour les œuvres sociales que les synagogues et nos communautés assument au quotidien, mais également pour soutenir la vie spirituelle de notre communauté portée par les synagogues.

Je vous invite à être fidèles à notre tradition de générosité, notamment à l’approche de ces fêtes de Pourim et, bientôt, de Pessa’h, qui sont des moments clefs de notre calendrier.

Je vous souhaite un grand chabbat chalom, et un très bon mois d’Adar, porteur de bonnes nouvelles pour l’ensemble de notre communauté et du monde.

Joël Mergui