Cérémonie à la mémoire des personnes décédées pendant la crise sanitaire

Dès le lendemain du déconfinement, le Grand Rabbin de France et le Président du Consistoire avaient convenu d’organiser une cérémonie nationale à la mémoire des personnes disparues pendant la crise sanitaire, que leur décès soit lié au Covid-19 ou pas, car très nombreuses furent les familles qui n’avaient pu accompagner au moment de leur départ leur père, leur mère, leur conjoint, leur frère, leur sœur et parfois même leur enfant, assister aux funérailles ou encore réciter le kaddish en raison des conditions strictes du confinement.

Mercredi 8 juillet, cette cérémonie, douloureuse mais nécessaire, tant attendue par les familles endeuillées s’est déroulée dans la Grande Synagogue de la Victoire, présidée par Jacques Canet, en présence notamment de l’adjointe de la Maire de Paris, Karen Taïeb, de la Maire du 9e arrondissement, Delphine Burkli, du Président du Crif, Francis Kalifat, du Dayan Binyamin Chelly, de la Présidente de l’UEJF, Noémie Madar, d’administrateurs du Consistoire, de rabbins et de présidents de communautés.

Devant un écran qui projetait le Mémorial virtuel, le Président du Consistoire, Joël Mergui, a rappelé la douleur toujours tenace des familles, présentes dans la synagogue mais aussi à distance grâce à l’aide des nouvelles technologies. Cette cérémonie rend hommage à toutes les personnes disparues pendant la crise mais chacune d’entre elles aurait dû avoir une cérémonie rien que pour elle. Toute la communauté a pleuré, unie, l’ensemble des disparus, qu’ils soient connus ou pas, sans jamais faire de différence. L’injonction d’aimer son prochain comme soi-même n’aura jamais été aussi mise en application que pendant cette période. La pandémie a touché notre communauté mais aussi l’humanité toute entière avec plusieurs centaines de milliers de victimes, à qui il a rendu également hommage. Joël Mergui a enfin annoncé l’écriture d’un Séfer Torah à la mémoire de tous les disparus dès le lendemain.

Le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, a rappelé la double peine des familles endeuillées, celle de la perte de leur proche et celle de n’avoir pu les honorer comme elles l’auraient voulu. Le devoir de consolation qui nous incombe envers les familles est bidirectionnel : il s’adresse d’une part aux familles qui souffrent de la déchirure de ne plus voir ou prendre dans ses bras l’être aimé, mais il s’adresse également au disparu lui-même car celui-ci est aussi en deuil : celui de ne plus pouvoir réaliser de mitsvot. L’année de deuil est très importante car elle permet aux familles de faire des mitsvot qui iront au crédit des disparus, ce qui permettra à leurs âmes de reposer en paix.

Enfin, le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia a rendu hommage à tous ceux qui ont accompagné les familles, les rabbins, les services de tous les consistoires et les pompes funèbres, car même au plus dur de la crise sanitaire, ils étaient présents. Il y a eu certes une distanciation physique pendant le confinement, mais les liens sociaux se sont affermis, au sein de la cellule familiale bien sûr, mais aussi grâce à la solidarité envers les personnes isolées ou encore grâce aux nouvelles technologies qui nous ont permis de garder le contact avec nos proches.

Le Consistoire a fait des choix, le choix pour la vie en fermant les synagogues et paradoxalement le choix pour la vie en rouvrant les synagogues, en exigeant le respect de règles sanitaires très strictes. S’adressant aux familles, il les a enfin assurées que même si elles n’avaient pu honorer leurs proches comme elles l’auraient tant voulu, cette volonté était si intense dans leur cœur qu’elles en sont acquittées, c’est comme si elles l’avaient fait, à l’instar de l’étude de nos textes qui nous permet de nous acquitter des sacrifices que nous aurions fait si le Temple existait.

Après chaque intervention, les chants interprétés par le cantor Aron Hayoun, accompagné par le chœur de la Victoire, ont donné une dimension particulière à cette cérémonie qui s’est terminée par la récitation de la prière pour la République française par le Rabbin de la synagogue de La Victoire, Moshé Sebbag, suivie du El Malé Rahamim et du Kaddich. 

La soirée s’est poursuivie par le Yzkor pan-européen, organisé en partenariat avec l’EJA (European Jewish Association), auquel ont pris part notamment le Grand Rabbin Ashkénaze d’Israël, David Baruch Lau et le Grand Rabbin Séfarade, le Rishon Le Zion, Yitzhak Yosef, Omer Yankelevich, Ministre Israélienne de la Diaspora, le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, le Président du Consistoire Joël Mergui, et Danny Atar, Président du KKL.

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