La Varenne : 70e anniversaire de la Rafle

70e anniversaire de la Rafle

Commémoration du 70 ème anniversaire de la Déportation des 28 Orphelins de La Varenne et de leurs 6 Monitrices


Le 6 Juillet, s’est tenue la commémoration 70è anniversaire de la rafle des 28 enfants de l’orphelinat et de la pension Zysman de La Varenne, en présence du Député-Maire Sylvain Berrios.


Après une brève introduction par le Président de la communauté juive et du Groupe saint-Maurien Contre l’Oubli organisateur de l’événement, les deux professeurs d’histoire brossèrent un tableau passionnant et très précis des années 1933 à 1945. Ils nous firent état de l’organisation des maisons d’enfants, de l’UGIF pour aboutir sur la dernière rafle du 22 juillet 1944 alors que les alliés avaient débarqués et se trouvaient à 80 kilomètres de La Varenne. Cette dernière ignominie décidée par le Capitaine SS Aloïs Brunner devait faire 270 jeunes victimes acheminées vers Auschwitz par le convoi N° 77 du 31 juillet 1944.


Puis vint le tour d’Albert Szerman, seul rescapé de cette rafle, qui nous livra son témoignage durant de longues minutes ou chacune des 230 personnes présentes retenait son souffle, ne laissant percevoir que le bruit des sanglots de certains.


Nous avons voulu  vous donner quelques extraits de son émouvant récit : «  A La Varenne, petite ville charmante des bords de Marne, s’est déroulé?, a? un mois de la libération, un drame épouvantable, la déportation des enfants de l’Orphelinat. La machine a? remonter le temps va s’arrêter le 22 juillet 1944, date qui va rester a? tout jamais dans les mémoires. Ce jour d’été?, a priori comme les autres, va se transformer en cauchemar pour ceux qui l’ont vécu et ceux, si rares, qui ont survécu. Rien ne laisse présager ce qui va suivre si ce n’est qu’il règne alors une animation inaccoutumée; des préparatifs de départ s’organisent, les enfants âgés de 4 a? 11 ans sont brutalement réveillés, les monitrices s’efforcent de calmer leurs angoisses. […]


Encore maintenant, après de 70 ans, les cauchemars hantent mes nuits et dans ma mémoire se bousculent tous ces visages affreusement tristes pour qui amour et confiance ne furent que de vains mots. A l’instant de partir, ils avaient dans le regard ce reste d’innocence que la détresse a déflorer?. Privés d’un père et d’une mère, disparus dans la tourmente, ils ont tendu leurs petites mains a? leurs bourreaux, sans même comprendre qu’ils seraient victimes de la barbarie des hommes. »


Albert Szerman à demandé la Médaille des Justes pour Solange et Henri Ardourel, distinction tant mérité qui leur a été attribué à titre posthume le 20 mai 2012 et remise à leurs neveux Monsieur et Madame Létoffé qui nous avaient fait l’honneur d’être présents ce 6 juillet.


Après ce très émouvant témoignage, les personnes présentes se levèrent pour faire une ovation à cet homme courageux, aujourd’hui âgé de 78 ans. Nous nous sommes ensuite rendus devant la plaque du souvenir ou plusieurs de nos petits-enfants ont déposé un bouquet et lu les noms et les âges de ces victimes de la Shoah. Une prière fut dite à leur mémoire.


La dernière partie de cet après midi de Mémoire devait se terminer dans le square voisin, près de la sculpture témoin de ce drame ou le Député-Maire Sylvain Berrios entouré de nombreux élus a rendu un vibrant hommage aux enfants exterminés ainsi qu’à l’Abbé Emile Morel qui avait sauvé de nombreux enfants juifs.