Le mot du Rabbin

En ce début d’année  5784, dans cette époque si incertaine, c’est un profond et sincère sentiment d’espoir et d’optimisme qui m’anime. 28 au carré donne 784, nombre qui, sans faire référence aux milliers qui changent rarement, est en quelque sorte le « cachet numérique » de cette année hébraïque.

Explorons quelques variations autour du nombre 28 qualifié de « parfait », étant égal à la somme de ses diviseurs, phénomène qui ne se retrouve que dans 3 nombres de 1 à 1000.

Le carré invite à unir ses forces pour les démultiplier et les maximiser. Le caractère « parfait » est symboliquement une invitation à l’auto-perfection. Hachem nous a tous dotés d’un potentiel qu’il nous incombe  d’exploiter et de concrétiser au maximum. Chacun se doit d’aller au bout des potentialités dont le Créateur l’a gratifiées, d’actualiser les forces divines enfouies en lui. « Koa’h כח = la force , le potentiel » a ainsi pour valeur numérique 28. Ce nombre est également la valeur numérique de « בה’ = par / ou avec D.ieu » et de «יחדו  = ensemble » : avec D.ieu, tous ensemble, nous pouvons accomplir des œuvres magnifiques, réaliser de très grandes choses de nos deux mains  composées respectivement de 14  phalanges. Alors, en cette nouvelle année, essayons de sortir de nos zones de confort, développons tout l’éventail de nos potentialités, déployons toutes nos forces cachées et actualisons cette puissance divine infinie dont nous sommes porteurs mais que nous ignorons trop souvent.

Trois versets ou énoncés fondamentaux comptent 28 lettres et correspondent au triptyque « Création – Révélation – Rédemption » si cher au philosophe Franz Rosenzweig dans son « Etoile de la rédemption »:  
> Le tout premier verset de la Thora (Béréshit 1:1 ) qui pose de façon générale la Création du monde ;
> Dans le Livre de Chémot, le verset qui introduit le Décalogue (Exode 20 :1), c’est-à-dire la plus grande Révélation divine de l’Histoire ;

> La troisième phrase qui compte 28 lettres est la réponse clé du kaddish : « yéhé Chémei raba mevarakh léalam léalemé almaya ». C’est une louange qui s’inscrit dans la perspective de la Rédemption.


Ensemble, avec l’aide de D.ieu, soyons des Créateurs, dévoilons notre richesse intérieure, libérons nos talents, suivant ainsi nous-mêmes ce schéma tripartite de « création, révélation et libération ». Sachons nous redécouvrir et redécouvrir les autres, notamment à travers l’étude, traduite dans nos vies et nos actions.

Que vous soyez bénis.

Rav Mevorah Zerbib