Editorial
du Président
Yom
Hazikaron
Dans
le calendrier hébraïque, la journée de
lundi prochain porte sans doute une des appellations les plus
belles et les plus fortes dans le panorama de nos traditions
et de nos rites: Yom Hazikaron, communément traduit
par Jour du souvenir. Je préfère personnellement
traduire « le jour de la mémoire ».
Après
la célébration du Yom Hashoah, ce thème
de la mémoire est plus que récurrent dans l’ensemble
de nos textes. Il est fondateur. Il constitue une des bases
et une des racines de nos existences et de notre permanence
sur la scène de l’histoire. Il n’est pas
de grande solennité juive – depuis le repos hebdomadaire
du shabbat jusqu’à la culmination de Yom Kippour
en passant par Pessah, le Omer et Chavouot – qui ne
soit marquée essentiellement d’abord par la nécessité
de se souvenir. Zakhor est conjugué dans nos traditions
de mille et une façons et notamment, comme cela est
le cas singulièrement à propos du chabbat, sur
le mode impératif : souviens-toi !
L’exercice
de la mémoire passe par l’accomplissement de
rites, de pratiques… ou de commémorations pour
qu’année après année, de génération
en génération, l’évocation de l’événement
en perpétue le souvenir. La pratique du seder de Pessah
permet de rappeler les événements depuis 3500
ans, et témoigne de la matérialité des
faits, n’en déplaise à certains qui n’hésitent
pas à en nier l’existence.
Garder
mémoire ou « faire mémoire » pour
nous cela ne signifie pas observer une attitude passive ou
statique en se rappelant simplement le passé. Cela
veut dire au contraire tirer la leçon pour l’avenir.
Apprendre pour enseigner. Raconter à son fils pour
qu’il sache. Agir pour que le passé n’en
vienne pas à bloquer notre marche. S’engager
dans l’avenir pour le construire en n’oubliant
pas l’expérience du passé, ses promesses
mais aussi ses échecs ou ses lacunes.
Un
grand nombre de nos maîtres ont insisté sur l’importance
de la mémoire dans notre histoire. Un grand maître
de la saga hassidique, Nahman de Braslaw, insiste sur le fait
que seuls les peuples qui ont une longue mémoire sont
sûrs d’avoir un avenir.
A
Yom Hazikaron, nous sommes appelés à nous souvenir
des différentes guerres d’Israël, depuis
celle de 1948 de la renaissance de l’Etat d’Israël,
et plus particulièrement à tous les héros,
quel que soit leur grade se sont sacrifiés pour que
Aam Israël hai !
Nous
pensons à eux tous. C’est à leur intention
que nous disons les prières de Yizkor et le kadich.
Que leur âme repose aux côtés de celles
de tous les justes d’Israël.
Toute
célébration de mariage s’accompagne toujours
par l’acte du marié consistant à briser
un verre, pour que ce moment de joie ne conduise pas à
oublier la tragédie de la destruction des deux temples,
pour ne pas oublier que la joie ne peut être totale,
parfaite !
De
la même façon, nous devons aussi célébrer
le Yom Hazikaron, avant de fêter le Yom Haatsmaout.
Nous vous invitons à venir nous rejoindre nombreux
à la synagogue consistoriale de la rue de la Victoire,
lundi 19 avril 2010 à 18h30.