Edito
Les
jours qui viennent de s’écouler ont été
riches en événements, si marquants que nous savons
déjà qu’ils vont impacter durablement nos
communautés.
Nous
avons eu l'immense honneur d'accueillir cette semaine le Grand
Rabbin d’Israël Chelomo Moche Amar. Ses avis et ses
enseignements comptent parmi les plus éminents d’Israël,
dont il représente aujourd’hui une des figures
majeures du judaïsme.
Chelomo Moche Amar a donc séjourné parmi nous,
du 26 au 29 janvier. Des rabbins réunis en séminaire
d’étude, des présidents de communauté,
aux enfants de nos écoles ou aux étudiants qu’il
a tenu à rencontrer pour parler de Torah et de mémoire
de la Shoah, partout, à tous, il a laissé l’empreinte
d’un homme dont la chaleur et la simplicité autant
que l’érudition incarnent les valeurs du Judaïsme.
Il
importe que ces valeurs soient parfois visibles, voire palpables.
Dans l’opacité de notre monde moderne, où
malgré nous, il nous arrive d’être plongés,
nous avons besoin, pour raffermir nos choix, de la proximité
de grands maîtres capables de nous éclairer sur
le sens et la nécessité de l’étude
autant que de notre engagement. Un symbole fort fut la présence
conjointe pour la commémoration de la Shoah, du Grand
Rabbin d'Israël, du Grand Rabbin de France et du Grand
Rabbin de Paris.
Mais
la semaine s’achevait à peine que, déjà,
nous vivions un autre temps fort, toujours placé sous
le signe des relations avec Israël.
Rencontré à plusieurs reprises en Israël,
Yaakov Mergui, Ministre israélien des Cultes a accepté
de venir pour quelques jours à la rencontre des communautés
françaises.
Durant
deux jours pleins, à l’écoute des dirigeants
de communauté, des présidents d’institution,
des directeurs de Talmud Torah et des mouvements de jeunesse,
le Ministre israélien a pu observer le judaïsme
français sous de multiples facettes. De son aveu même,
notre communauté témoigne d’une belle vitalité
et surtout d’une irréprochable fidélité
aux valeurs du Judaïsme.
Pour
autant, il a pu constater quelle somme d’efforts, notre
engagement réclame au quotidien et combien nous nous
battons tous avec nos moyens, pour transmettre nos valeurs et
préserver notre identité. Mardi soir, lors d'un
débat organisé à la synagogue de la Victoire,
Yaakov Mergui a reconnu la nécessité d’une
réciprocité des responsabilités entre Israël
et la communauté juive française.
Cette
prise en compte de nos besoins, comme la reconnaissance de la
légitimité de notre combat, nous l’attendions
depuis longtemps. En effet, dans le cadre des relations franco-israéliennes,
de nombreuses coopérations existent déjà
dans les domaines scientifiques, technologiques ou culturels.
Le domaine cultuel n'est-il pas tout aussi indispensable ?
C’est
donc avec une grande joie que nous avons appris mardi soir la
décision du Ministre des Cultes de faire remonter notre
message et nos attentes au plus haut sommet de l’Etat
israélien. Comme Yaakov Mergui l’a affirmé,
il est du devoir et de la responsabilité d’Israël
de nous accompagner dans nos efforts, notamment pour transmettre
notre identité et soutenir nos petites communautés
en péril. C’est pourquoi il nous revient, dans
le cadre de nos Assises, de faire émerger tous les projets
qui entreront dans cette coopération.
Joël
Mergui