30 janvier 2009
5 chevat 5769
 

64 ème Commémoration de la Libération du camp d’Auschwitz

Les murs des synagogues vivent de tous les murmures et de toutes les prières, aime à répéter M. Le Rabbin Olivier Kauffman, de la Synagogue de la Place des Vosges. En ce mardi 27 janvier, les murs s’étaient élargis pour accueillir près de 350 personnes venues se recueillir et porter témoignage de leur fidélité au souvenir des millions de martyrs de la barbarie nazie. Après l’allumage des bougies accompagné d’un poignant violon, Milo Adoner rescapé a voulu rappeler que la libération fut bien plus tardive. Entre temps la Marche forcée dite Marche des Morts, plus de 70 kilomètres par — 25° dans des conditions monstrueuses - sans nourriture, sans chaussures - avait continué à causer des milliers de morts dont son frère Salomon, ses amis et tous ceux qui manquent et manqueront toujours.

M. Joël Mergui, Président du Consistoire a souligné que chaque témoignage de survivant est « une chance » d’apprendre et d’approfondir notre connaissance de la Shoah, car nous ne devons pas seulement commémorer mais « retenir, aiguiser notre vigilance, et construire ensemble un judaïsme plus vivant ». Nous devons être « avertis et vigilants » pour ne plus jamais laisser advenir l’horreur.

La place centrale des enfants dans l’effort nécessaire de transmission a été fortement valorisée par la participation des jeunes : lectures de récits comme l’engagement dans la résistance du jeune Raymond Winter, éclaireur israélite, fusillé à 21 ans parce qu’ il avait contribué à sauver des enfants. Ou le Chant en yiddish du petit Ethan, hommage à M. Roland un survivant dont le témoignage a été recueilli par les élèves du Talmud Torah de la Place des Vosges. C’est la capacité de renouvellement quotidien qui permet de présenter un judaïsme vivant. M. le Rabbin Kauffman a insisté sur la place de la Schule dans la construction d’une mémoire active et s’est félicité de la collaboration avec la Fondation de la Mémoire de la Shoah, présidée par Mme Revkolewski, présente. Ce sont des dizaines d’enfants qui ont pris part à des programmes leur demandant des efforts de recherche, de créativité et d’écoute les rendant ainsi désormais aptes à porter le message impératif de la Shoah.

M. David Messas, Grand Rabbin de Paris, n’a pas hésité à parler de sa stupeur devant la perpétuelle haine qu’inspirent les juifs. C’est avec retenue qu’il a évoqué la réhabilitation récente par Rome d’un homme d’Eglise négationniste, le négationnisme une atteinte abjecte à la Mémoire tant des vivants que des morts.

M. le Grand Rabbin de France, Gilles Bemheim a donné une définition de l’antisémitisme en évoquant une scène du film Shoah de Jacques Lanzmann ou l’on voit le déploiement de moyens mis en oeuvre par les nazis pour déporter sept ou huit juifs. Cet acharnement obsessionnel marque l’antisémitisme.

Une cérémonie très solennelle avec le Kaddich lu par M. Kauffman et la sonnerie aux Morts mais où la participation active des enfants a montré, comme le dit souvent Joël Mergui, que la flamme du judaïsme lorsqu’elle unit pédagogie, respect et engagement est bien vivante et porteuse de futur, la meilleure réponse aux «meurtriers de l’espérance»


 
S'abonner à la Newsletter
Copyright © www.consistoire.org
Vous recevez cet e-mail car vous êtes inscrits à la Newsletter du Consistoire de Paris.
Pour vous désinscrire, cliquez ici.