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ème Commémoration de la Libération du camp
d’Auschwitz
Les
murs des synagogues vivent de tous les murmures et de toutes les
prières, aime à répéter M. Le Rabbin
Olivier Kauffman, de la Synagogue de la Place des Vosges. En ce
mardi 27 janvier, les murs s’étaient élargis
pour accueillir près de 350 personnes venues se recueillir
et porter témoignage de leur fidélité au
souvenir des millions de martyrs de la barbarie nazie. Après
l’allumage des bougies accompagné d’un poignant
violon, Milo Adoner rescapé a voulu rappeler que la libération
fut bien plus tardive. Entre temps la Marche forcée dite
Marche des Morts, plus de 70 kilomètres par — 25°
dans des conditions monstrueuses - sans nourriture, sans chaussures
- avait continué à causer des milliers de morts
dont son frère Salomon, ses amis et tous ceux qui manquent
et manqueront toujours.
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M.
Joël Mergui, Président du Consistoire a souligné
que chaque témoignage de survivant est « une
chance » d’apprendre et d’approfondir
notre connaissance de la Shoah, car nous ne devons pas seulement
commémorer mais « retenir, aiguiser notre vigilance,
et construire ensemble un judaïsme plus vivant ».
Nous devons être « avertis et vigilants »
pour ne plus jamais laisser advenir l’horreur. |
La
place centrale des enfants dans l’effort nécessaire
de transmission a été fortement valorisée
par la participation des jeunes : lectures de récits comme
l’engagement dans la résistance du jeune Raymond
Winter, éclaireur israélite, fusillé à
21 ans parce qu’ il avait contribué à sauver
des enfants. Ou le Chant en yiddish du petit Ethan, hommage à
M. Roland un survivant dont le témoignage a été
recueilli par les élèves du Talmud Torah de la Place
des Vosges. C’est la capacité de renouvellement quotidien
qui permet de présenter un judaïsme vivant. M. le
Rabbin Kauffman a insisté sur la place de la Schule dans
la construction d’une mémoire active et s’est
félicité de la collaboration avec la Fondation de
la Mémoire de la Shoah, présidée par Mme
Revkolewski, présente. Ce sont des dizaines d’enfants
qui ont pris part à des programmes leur demandant des efforts
de recherche, de créativité et d’écoute
les rendant ainsi désormais aptes à porter le message
impératif de la Shoah.
M.
David Messas, Grand Rabbin de Paris, n’a pas hésité
à parler de sa stupeur devant la perpétuelle haine
qu’inspirent les juifs. C’est avec retenue qu’il
a évoqué la réhabilitation récente
par Rome d’un homme d’Eglise négationniste,
le négationnisme une atteinte abjecte à la Mémoire
tant des vivants que des morts.
M.
le Grand Rabbin de France, Gilles Bemheim a donné une définition
de l’antisémitisme en évoquant une scène
du film Shoah de Jacques Lanzmann ou l’on voit le déploiement
de moyens mis en oeuvre par les nazis pour déporter sept
ou huit juifs. Cet acharnement obsessionnel marque l’antisémitisme.
Une
cérémonie très solennelle avec le Kaddich
lu par M. Kauffman et la sonnerie aux Morts mais où la
participation active des enfants a montré, comme le dit
souvent Joël Mergui, que la flamme du judaïsme lorsqu’elle
unit pédagogie, respect et engagement est bien vivante
et porteuse de futur, la meilleure réponse aux «meurtriers
de l’espérance»
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