|
Responsable devant la nature
La politique écologique est à l'ordre du jour, car
notre planète est malade : pollution, réchauffement,
destruction de la forêt amazonienne – un poumon de
la terre – espèces animales en voie de disparition,
etc. Certains ont accusé la Bible d'être à
l'origine de cet esprit destructeur, puisqu'il est écrit
"emplissez la terre et conquérez là" (Gn
1, 28). Une fois de plus la critique va de paire avec l'ignorance.
En effet, pour nos sages zal, cette conquête ne peut être
aveugle mais doit être fondée sur l'éthique
monothéiste. D'ailleurs, Adam notre ancêtre fut un
jardinier, et non un pollueur de jardin.
En
fait dans sa sagesse infinie, la Torah nous a déjà
mis en garde contre nos excès et nos tentatives de modifier
l'ordre établi par le Créateur, qu'Il soit béni.
Ainsi dans la paracha Kédochim (paracha centrale de la
Torah), nous lisons : "Observez Mes décrets : n'accouple
point des bêtes d'espèces différentes ; ne
sème point dans ton champ des graines hétérogènes,
et qu'un tissu mixte (chaatnez) ne couvre point ton corps".
(Lv 19, 19). Nahmanide (1194 - 1270) offre une interprétation
d'une grande actualité.
"Voici le sens de l'interdiction des mélanges : D.
a créé des espèces différentes dans
le monde, des êtres vivants qui se meuvent et des végétaux.
Et Il les a dotés de la faculté reproductive de
telle sorte qu’ils engendrent et se perpétuent, tant
que D. le voudra pour le maintien du monde. Et Il a ordonné
qu'ils engendrent selon leur espèce pour toujours, comme
il est dit leminéhou ("selon son espèce").
Ceci est la raison qui pousse les animaux à procréer
pour le maintien de l'espèce quand les mâles se joignent
aux femelles. Mais celui qui accouple deux espèces différentes
dénie et change l'ordre de la Création comme s'il
pensait que le monde de D. était incomplet, et qu'il aidait
le Créateur en ajoutant des créatures.".
Ne
parle-t-on pas aujourd'hui du respect de la biodiversité
?
Cette
année la fête "écologique" de Tou
Bichvat tombe en même temps que la paracha du Cantique de
la mer. La coïncidence est éloquente : plutôt
que de vouloir modifier la création divine, sachons être
des serviteurs reconnaissants envers notre Créateur et
travaillons dans ce monde pour construire un monde de fraternité,
et non d'intérêts mercantiles.
Tou
Bichvat saméah.
|
David
Messas
Grand
Rabbin de Paris |
|
|